Guerre en Ukraine : "La Russie ne s'arrêtera pas là", mais la France "ne lâchera pas le combat avec les Ukrainiens", soutient le chef de la diplomatie française

Stéphane Séjourné accuse également la "Russie d'attaquer sur le volet informationnel" la France", affirmant que "des manœuvres de déstabilisation informationnelle sont en cours".
Article rédigé par franceinfo
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Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères, au micro de France Inter, le vendredi 1er mars. (RADIOFRANCE)

"Nous avons des informations [selon lesquelles] la Russie ne s'arrêtera pas là", affirme vendredi 1er mars sur France Inter Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères. Il fait notamment référence à la situation en Modalvie, où les séparatistes de la région de la Transnistrie ont demandé fin février la protection de Moscou.

Stéphane Séjourné fait un parallèle avec l'épisode des Sudètes. En "septembre 1938", Hitler a réclamé que ce territoire tchécoslovaque soit cédé au IIIe Reich, obtenant même gain de cause lors de la conférence de Munich. "On ne peut pas se retrouver dans la même période qu'en septembre 1938, au moment où on a lâché la Tchécoslovaquie pour une paix éphémère", soutient le chef de la diplomatie française. S'il reconnaît que nous ne sommes pas dans la même situation, il note tout de même que "l'histoire se répète". Stéphane Séjourné veut donc tirer "un enseignement" de la crise des Sudètes et insiste sur le fait qu'un "pas de côté face à une puissance impérialiste, c'est lui donner la possibilité de faire un pas en avant".

La France "du bon côté de l'histoire"

Le ministre des Affaires étrangères accuse par ailleurs la "Russie d'attaquer sur le volet informationnel" la France. "Des manœuvres de déstabilisation informationnelle sont en cours", insiste-t-il. Stéphane Séjourné évoque notamment l'ingérence numérique venant de Russie révélée mi-février par Paris et reposant sur "193 sites dormants" destinés à publier des contenus prorusses à grande échelle.

Le chef de la diplomatie française précise qu'une "organisation de désinformation et de manipulation des opinions publiques dans le cadre des opinions publiques dans le cadre des élections européennes était en préparation". Il reconnaît que la France est donc "dans une situation de fragilité avec la préparation des élections européennes et des Jeux olympiques". Mais Stéphane Séjourné assure que "la France ne permettra pas qu'on attaque [ses] services publics, [ses] transports, [ses] hôpitaux".

Le ministre des Affaires étrangères est aussi revenu sur les propos tenus lundi par Emmanuel Macron sur l'hypothèse de l'envoi de troupes occidentales en Ukraine. Il justifie ces déclarations en assurant qu'elles participent de "l'ambiguïté stratégique" mais permettent à la France d'être "du bon côté de l'histoire". Stéphane Séjourné soutient cela dit que Paris n'enverra "pas de troupes militaires combattantes". "Les Français ne mourront pas pour l'Ukraine", souligne-t-il.

Stéphane Séjourné rappelle "le cadre clair" fixé par la France, à savoir de "mettre en échec la Russie sans faire la guerre à la Russie", "d'empêcher la Russie de gagner, sans faire la guerre" à Moscou. Et ce "cadre fixé par le président de la République de ne rien exclure permet d'envoyer un message très clair à la Russie, que nous ne lâcherons pas le combat avec les Ukrainiens", ajoute-t-il.

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