Guerre en Ukraine : les écoliers du pays invités à reprendre les cours, à distance, pour garder une vie "quasi normale"

Tout semble s’être figé au 23 février dans cette école d'Odessa, dernier jour où les élèves sont venus en classe, à la veille de l'offensive russe en Ukraine. Leurs casiers sont encore occupés par des sacs, des vestes, des chaussures. Dans cet établissement scolaire privé, la directrice, Tatiana Piétra Kévitch, a hâte de retrouver, même à travers un écran, ses 90 élèves : "Rester en contact avec leurs camarades de classe, avec leurs professeurs, ça crée un impact psychologique positif sur eux. De cette manière, ils ne s'éloignent pas trop d'une réalité quasi normale."

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Le ministère de l'Education nationale ukrainien a demandé à toutes les écoles du pays de reprendre les cours, lundi 14 mars, en distanciel, pour celles qui le peuvent. La guerre s'inscrit dans un temps long et beaucoup d'élèves et de professeurs se sont réfugiés à l'étranger.

Pour que les enfants ne pensent pas "à cette vilaine guerre"

Ces deux dernières semaines, les deux premières de la guerre, les écoles avaient été déclarées en vacances par le ministère. Mais les professeurs de cette petite école de sept classes ont malgré tout tenté quelques connections avec leurs élèves, explique Victoria Vitka, responsable de l’enseignement : "Le plus gros problème, ce sont les sirènes d'alerte aérienne, parce que les cours sont bien-sûr interrompus. Les enfants ont peur."

"Maintenant, ils comprennent mieux ce qui se passe, mais les premières fois, ils ne savaient pas quoi faire pour se cacher. Et maintenant, on leur explique."

Victoria Vitka, responsable de l'enseignement dans une école d'Odessa

à franceinfo

La moitié des élèves et des professeurs ont quitté la ville d’Odessa. Certains sont dans d’autres régions d’Ukraine, d’autres à l’étranger. "Croatie, Pologne, Roumanie, Espagne...", liste Anna Mudra, une enseignante dont la classe est devenue très cosmopolite. Cette professeur de français fera elle-même ses cours depuis Paris, où elle s’est réfugiée chez un ami : "Moi, je pense que c'est plutôt être en contact avec des élèves, de leur montrer que ça va, occuper les élèves pour que ces enfants puissent ne pas penser à cette vilaine guerre qui se passe chez eux."

L’école dispose d’un sous-sol bien aménagé, avec une cuisine, des toilettes et de l’espace pour y stocker de la nourriture.Tant que les élèves ne pourront pas revenir, cet abri servira aux habitants du quartier.