Guerre en Ukraine : Moscou accuse l'Ukraine d'avoir envoyé des saboteurs tuer des civils en Russie

Pour Vladimir Poutine, l'incursion de "saboteurs" ukrainiens dans une région du sud-ouest de la Russie est "une attaque terroriste". Moscou assure qu'ils auraient ouvert le feu sur une voiture, dans le village de Lioubetchané dans la région de Bryansk, situé juste à la frontière avec l'Ukraine, tuant deux civils et blessant un enfant de 11 ans. Mais du côté ukrainien, on dément être responsable.

Selon la présidence ukrainienne, c'est une provocation délibérée de Moscou. Mykhaïlo Podoliak, le principal conseiller de Volodimyr Zelensky s’est exprimé sur son compte Twitter, dénonçant la volonté du Kremlin d’effrayer sa population pour justifier son offensive.

C’est la première fois depuis le début de la guerre que des échanges de tirs sont signalés sur le sol russe. Jusque-là, les attaques attribuées à Kiev étaient venus des airs, plusieurs drones ont notamment ciblé il y a trois jours des zones du sud et de l’ouest du pays. Le FSB, le service de sécurité russe, a expliqué que la situation était désormais sous contrôle et que les "nationalistes ukrainiens avaient été repoussés par une frappe massive d'artillerie".

La thèse d'une organisation d'extrême droite

Selon le journal d’opposition russe Novaïa Gazeta Europe, et Michael Colborne de l’ONG Bellingcat spécialisée dans la vérification de l’information, l’agression a été revendiquée par une organisation d’extrême droite, le Corps des volontaires russes, fondée l’année dernière. Son leader Denis Nikitin a des liens avec l’armée ukrainienne, mais rien ne permet d’affirmer aujourd’hui qu’il aurait agi sur ordre de Kiev, qui défend la thèse d’un conflit interne. Pour Andriy Yusov, un porte-parole du gouvernement, le Corps des volontaires russes est composée de gens "qui se battent les armes à la main contre Vladimir Poutine et ses soutiens."