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Guerre en Ukraine : "Nous sommes reconnaissantes envers nos garçons", témoignent des réfugiées qui espèrent la reprise de Kherson

Elles ressortent de huit mois d'occupation russe. Deux sœurs, réfugiées de la région de Kherson, se sont confiées à franceinfo alors que les forces ukrainiennes arrivent aux portes de cette ville du sud-est du pays. 

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Anna et Valentina, deux soeurs réfugiées dans une école primaire de Kryvyi Rih, dans la région de Kherson.  (GAELE JOLY / RADIO FRANCE)

Assise sur son lit, dans son peignoir bleu, Valentina s'est livrée à une course contre la montre. "Nous tricotons des chaussettes pour les soldats ukrainiens. Pour qu'ils les mettent au front quand il fera froid."  Avec sa sœur Anna, Valentina a vécu huit mois sous occupation russe avant que son village de Mykhailivka ne soit libéré. franceinfo les a rencontrées alors que les forces ukrainiennes sont en passe de reprendre Kherson. La libération de la ville serait la plus grande victoire de Kiev depuis le début du conflit. 

Les deux sœurs sont à Kryvyi Rih, à une heure du front, dans un centre d'accueil. "On a vécu tout ce temps avec la peur au ventre. La vie était insupportable. On ne pouvait pas dormir, on était comme des zombies, se souvient Anna. Ils cherchaient de l'alcool, ils buvaient, ils fumaient du cannabis. Ils tiraient à la mitraillette pendant la nuit pour rien." 

L'école primaire de Kryvyi Rih, où sont hébergés des Ukrainiens de la région de Kherson comme Anna et Valentina. (GAELE JOLY / RADIO FRANCE)

Anna et Valentina voient maintenant l'avancée des troupes ukrainiennes et espèrent que le pire est derrière elles. "On essaie d'oublier ce qu'on a vécu, on a espoir que cela s'améliore, nous sommes reconnaissantes envers nos garçons, envers notre armée. Nous avons un respect profond pour eux d'être encore en vie", confie Anna. Sa sœur poursuit : "Si Kherson est libérée, nous serons libres aussi. On croit et on espère que tout cela va être terminé."

"Gloire à l'Ukraine", lancent Anna et Valentina. Leur premier colis de chaussettes doit partir sur le front d'ici quelques jours, avant que les températures ne chutent.

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