Guerre en Ukraine : prisonnier des Russes près de Kharkiv, ce couple raconte n’avoir eu la vie sauve qu’en soignant les soldats blessés
Ils s'appellent Volodymur et Svitlana. Tous deux témoignent devant les caméras du média local Suspilne, depuis le véhicule qui les évacue. Pendant trois jours, du samedi 11 jusqu'au lundi 13 mai, ce couple de personnes âgées affirme avoir vécu dans un sous-sol, détenu par les Russes.
Ils n'ont eu la vie sauve, disent-ils, uniquement parce que Svitlana a apporté de l'aide à aux soldats ennemis en soignant leurs blessures. "Ils ne nous ont pas laissés sortir du sous-sol. Et ce matin, un soldat est entré et il a dit : ‘Nous partons'. Ils ont pris les blessés, et nous nous sommes enfuis rapidement", raconte Volodymur.
Sa casquette noire vissée sur la tête, le vieil homme dit avoir pensé qu'il vivait ses dernières heures : "Nous les avons entendus dire qu'ils voulaient abattre des gens, mais nous ne savons pas s'ils parlaient de nous, ou de quelqu'un d'autre." "C'était terrifiant", ajoute sa femme.
Une enquête ouverte sur la captivité de certains habitants
Le couple a pu rejoindre Kharkiv où travaille Oleksandr Volkov, médecin au sein du Comité International de secours. Le centre d'évacuation a accueilli pas moins de 800 personnes, lundi. "Il y a vraiment beaucoup de monde. Aujourd'hui, les gens viennent du matin au soir, et ils viennent aussi la nuit. Il y a vraiment beaucoup de travail, nous faisons tout ce que nous pouvons. La principale chose que les gens nous disent, c'est que là où ils vivaient, c'est-à-dire là d'où ils ont été évacués, il y a des bombardements quotidiens, des tirs d'artillerie, des combats de rue... Et que les Russes ont déjà occupé les lieux où ils vivent", précise le médecin.
Le procureur de Kharkiv dit avoir ouvert une enquête sur la captivité de certains habitants de Vovchansk par les Russes. Ils seraient encore mardi matin environ 500 à être toujours terrés dans la ville, alors que l'ennemi ne cesse de gagner du terrain, presque deux ans après avoir été chassé de la zone. Plus de 30 000 soldats russes seraient engagés dans cette nouvelle offensive menée par Moscou dans le nord-est de l'Ukraine, d'après le secrétaire général du Conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien, Oleksandr Lytvynenko. Située à une trentaine de kilomètres, Kharkiv, la deuxième ville du pays, n'est pour l'heure pas menacée, selon lui.
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