Guerre en Ukraine : une polémique autour de l’impréparation des troupes ukrainiennes face à l'offensive russe

Alors que l'offensive russe se poursuit près de Kharkiv, une polémique s'est immiscée dans le débat ukrainien au sujet de l'impréparation des troupes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président ukrainien en visite auprès des troupes de l'armée sur le front, en octobre 2023. (UKRAINE PRESIDENCY/UKRAINIAN PRE / MAXPPP)

Face à l’offensive russe en cours près de Kharkiv, l’Ukraine a remplacé son commandant militaire dans la région. Lundi 13 mai, la ville de Vovchansk, presque désertée, semble être presque rayée de la carte après les attaques russes. Dans ce contexte, sur les réseaux sociaux, la polémique sur l'impréparation de l'armée ukrainienne monte, lancée justement par un militaire.

Les alertes sont incessantes dans le secteur de Kharkiv. Lundi matin, le gouverneur de l’oblast de Kharkiv, Oleh Siniehoubov, parle d’une situation difficile, mais il ajoute : "situation contrôlée par les militaires." Concernant la ville de Vovchansk, 17 000 habitants avant la guerre, les évacuations se poursuivent. Il resterait en ce moment dans la ville pilonnée environ 200 à 300 personnes qui se terrent dans des abris et qui, pour une partie, se refusent toujours à quitter la ville.

Un responsable d’une organisation qui porte secours aux réfugiés de Kharkiv, indique à franceinfo que la ville est en train d’être rayée de la carte. Pour lui, ce n’est plus qu’une question de jours. Vovchansk est en train d’être encerclée par les forces ennemies. Tout autour, évidemment, d’autres localités sont concernées : 1 600 personnes doivent encore être évacuées dans la journée.

Des critiques côté ukrainien

Fait rare, une polémique a très vite fait boule de neige sur les réseaux sociaux. Quand un ancien entrepreneur de Kharkiv, devenu commandant des forces spéciales, Denys Yaroslavsky - très suivi sur internet - a déclaré que "la première ligne de défense n’existe pas". "Pas de fortifications, ni de mines, écrit-il, l’ennemi a librement pénétré dans la zone grise." Le militaire est allé jusqu’à parler de sabotage.

Une publication très vite devenue virale. Les autorités ont aussitôt répliqué. Pour faire face à l’ennemi dans la région de Kharkiv, détaille l’armée, trois lignes de défense ont été construites. C’est la troisième, la plus éloignée du front, à une distance de 17 à 35 kilomètres, qui est aujourd’hui la mieux équipée, avec des abris en béton armé. Oleksandr Yakovets, est général de brigade, en charge des lignes de défense dans la région de Kharkiv : "Dans la région de Kharkiv, ces travaux sont réalisés sous le feu constant de l'ennemi, même à une distance de 15 à 17 kilomètres ! La première ligne est ce que l'on appelle la ligne de front. Bien entendu, elle est tenue et équipée par les unités militaires elles-mêmes. Malheureusement, il n'est pas possible d’y installer des équipements lourds ou des structures en béton armé." L’armée ukrainienne insiste : attention à ne pas faire le jeu de l’ennemi et à ne pas dévaloriser les efforts des militaires des unités du génie, ainsi que du personnel civil qui, chaque jour, prennent des risques au péril de leur vie.

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