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Guerre en Ukraine : en Finlande, le souvenir douloureux de l'invasion soviétique

La Finlande a connu la guerre contre les Russes plusieurs fois dans son histoire. La guerre en Ukraine a rendu le puissant voisin une nouvelle fois menaçant.

Article rédigé par Julie Pietri
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une manifestation contre la guerre en Ukraine à Helsiniki (Finlande), le 24 février 2022. (ALESSANDRO RAMPAZZO / AFP)

Ce n'est pas pour rien que le pays voit de plus en plus d’habitants se prononcer en faveur d’une adhésion à l’OTAN. Le pourcentage s'élève désormais à 62% des Finlandais. La guerre en Ukraine a ravivé les peurs et parfois les haines contre la Russie dans le pays, alors que les précédentes générations restent profondément marquées par les guerres qui les ont opposées à l'Union soviétique.

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Une affirmation d'autant plus vraie à la frontière Sud-Est de la Finlande, en Carélie, où une partie de cette région a été annexée de force, violemment, par les Russes, en 1944.  A cette époque, près de 400 000 personnes fuient pour se réfugier plus à l’ouest en Finlande. Parmi ces familles, celle de Kristina. Cette dame, aujourd’hui âgée de 68 ans, se souvient très bien de ce que lui racontait sa mère sur les Russes. "Un Russe restera toujours un Russe même si on le fait frire dans du beurre. Ça voulait dire que quoi qu'il arrive, on peut être attaqué n'importe quand."

L’histoire a tendance à se répéter

La Finlande n'est indépendante de la Russie des tsars que depuis 1917 et par deux fois, elle a eu à se battre contre l'Union soviétique : en 1939, d'abord, quand l'URSS annexa l'isthme de Carélie après la guerre d'Hiver. Entre 1941 et 1944, ensuite, quand au terme de la guerre de Continuation, la Finlande dût à nouveau céder des territoires au puissant voisin, dont la Carélie. 

Dans la ville de Lappeenranta, près de la frontière, un musée entretient d'ailleurs le souvenir de ce territoire perdu. Une maquette géante de la ville de Viborg, détruite, puis avalée par la Russie y est exposée. "Je suis très inquiète, commente Päivi Partanen, historienne et directrice du musée. J’espère que les choses vont s’arranger, mais l’humanité fonctionne d’une certaine manière, vous savez. L’histoire a tendance à se répéter."     

Si les autorités finlandaises assurent qu'il n’y a pas de menace directe, des précautions sont prises. Les abris antiatomiques sont actuellement recensés.  

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