Guerre en Ukraine : mines, tranchées, chars, bunkers... La contre-offensive de Kiev à la peine face à la "ligne Sourovikine"
Il n'y aura finalement pas eu de véritable percée : lancée il y a deux mois, malgré quelques petites avancées des troupes de Kiev, la contre-offensive de l'armée ukrainienne s'installe dans le temps.
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Il faut dire que les Ukrainiens se trouvent opposés à très forte partie. L'axe principal de l'offensive ukrainienne est, en effet, dirigé plein sud, dans la région administrative de Zaporijjia, avec pour objectif d'atteindre la mer d'Azov pour scinder en deux le dispositif d'occupation militaire russe.
La "ligne Sourovikine" et cinq millions de mines
Avec donc la Crimée d'un côté, le Donbass de l'autre, un objectif parfaitement anticipé par les Russes, qui ont donc considérablement renforcé d'est en ouest leur ligne de défense, dite "ligne Sourovikine", du nom du général Sergueï Sourovikine qui l'a conçue. Il s'agit d'une ligne de défense de 30 kilomètres d'épaisseur, à tout le moins difficile à percer, donc.
Premier barrage à franchir pour les Ukrainiens : les champs de mines. On estime en effet à plus de cinq millions le nombre de ces engins dispersés là par les Russes. Aussi, pour franchir un champ de mines, il faut d'abord se débarrasser de l'artillerie adverse, qui ne manquera pas de frapper au premier essai de déminage. La réduction de l'artillerie russe est en cours, et même réussie dans certaines zones clef, avec plusieurs champs de mines franchis, notamment ces derniers jours autour de la petite ville de Robotyne que les Ukrainiens ont commencé à investir.
Après les mines, les tranchées, les bunkers et les chars
Mais outre les mines, il faut compter aussi sur les défenses actives, qui constituent la seconde épaisseur de la "ligne Sourovikine" : les centaines de kilomètres de tranchées, de galeries et de bunkers hérissés de canons et de chars qui barrent le paysage. Là, c'est une guerre d'infanterie qui se prépare, chaque tranchée devant être prise "à la main", quasiment au corps-à-corps.
Heureusement pour eux, les Ukrainiens disposent dorénavant d'une arme qui peut faire la différence : les obus à sous-munition américains, livrés récemment et qui projettent chacun non pas une charge explosive, mais une centaine de petites bombes. Une arme idéale pour affronter un complexe de tranchées. Ces bombes à sous-munition ont déjà fait preuve de leur efficacité.
Enfin, troisième épaisseur de la "ligne Sourovikine" : les unités d'infanterie de second ordre, placées à l'arrière. Souvent mal équipées, constituée en bonne partie de réservistes, elles ne devraient pas poser trop de problèmes l'armée de Kiev. Reste que cet étagement des défenses russes, sur une profondeur de plusieurs dizaines de kilomètres explique largement le peu d'avancée de l'armée de Kiev en deux mois.
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