Reportage "Arrêtez d’avoir peur de ce vieux bouc de Poutine !" : ces Ukrainiens réclament des missiles longue portée pour pouvoir frapper la Russie

L’Américain Anthony Blinken et son homologue britannique, à Kiev mercredi, ont annoncé de nouvelles aides pour soutenir l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Mais ils n'ont pas donné l’autorisation de frapper la Russie en profondeur, comme le réclame Voldymyr Zelensky.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un drapeau ukrainien à Kiev enveloppé dans la fumée, après des attaques de missiles russes sur la ville, le 2 septembre 2024. (IMAGO/ANDREAS STROH / MAXPPP)

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ne sont pas venus en Ukraine les mains vides mercredi 11 septembre. Ils ont promis des millions et des missiles. Les chefs des diplomaties américaine et britannique ont également réaffirmé leur engagement pour une "victoire" de l'Ukraine.

Mais les Ukrainiens attendaient plus de cette visite : ils espéraient un feu vert des Occidentaux les autorisant à frapper des cibles militaires en territoire russe avec des armes longue portée. Il n'y a eu aucun engagement sur ce sujet : Kiev avance que cela permettrait de diminuer les bombardements contre les civils et l'armée, alors que Moscou est de son côté accusé d'avoir reçu des missiles balistiques d'Iran.

"L'enfer sur Terre"

Dans les rues de la capitale ukrainienne, Tétiana se dirige vers la gare de Kiev, une petite valise, son chat dans une caisse. "Je pars en Europe parce que notre ville de Zaporijiia est affreusement bombardée, explique-t-elle. Ne pas dormir la nuit, les explosions constamment, ces saloperies de drones, ces missiles, c’est l’enfer sur Terre." Tétiana le sait : si l’Ukraine avait la possibilité de frapper la Russie, les bombardements sur sa ville diminueraient. Mais les alliés occidentaux tergiversent. Alors Tétiana leur adresse ce message : "Arrêtez d’avoir peur de ce vieux bouc de Poutine ! Qu’est-ce que vous attendez ? Il est temps d’en finir avec tout ce bordel !"

"J’invite Macron à venir à Zaporijiia. Qu’il voit les missiles tomber... Peut-être que là il va se bouger les fesses et qu’il va nous aider."

Tétiana, qui a fui Zaporijia

à franceinfo


L’Ukraine est frappée quotidiennement par la Russie : des frappes ont fait quatre morts à Lviv la semaine dernière, par exemple. Volodymyr en a encore les larmes aux yeux : "Ce qui est arrivé à Lviv, le père de famille qui a perdu sa femme et ses trois enfants, c’est terrifiant. Les Russes nous frappent sans arrêt. Alors si l’on pouvait détruire leurs avions sur leurs aérodromes, si l’on avait moins d’attaques aériennes, bien sûr ce serait un soulagement."

"La Russie a carte blanche, elle"

Cette décision de pouvoir frapper le territoire russe, ce serait également une façon de se battre à armes égales, d’après Victor, artilleur sur la ligne de front. "Quand on est sur le front, les bombes planantes de 500 à 1500 kg nous tombent dessus. Elles rasent tout. Et nous, on ne peut pas détruire l’avion qui les largue, explique-t-il. Nos fantassins ne tiennent pas le coup, ils reculent parce que ces bombes détruisent tout, nos positions, nos tranchées."

"Il nous faut détruire l’archer, pas seulement ses flèches."

Victor, artilleur sur la ligne de front

à franceinfo

"La Russie a carte blanche, elle, reprend le militaire, elle reçoit des armes de l’Iran, de la Corée du Nord… Elle ne demande la permission à personne pour tirer. Elle reçoit des armes et elle nous frappe !" En effet, la Russie frappe, et à un rythme effréné. La semaine dernière, Moscou a ainsi largué plus de 800 bombes planantes sur le territoire ukrainien.

Le reportage de Boris Loumagne en Ukraine

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