: Reportage Guerre en Ukraine : "Le risque d'une répétition de Tchernobyl est possible", au cœur des évacuations autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia
Au guichet réservé aux évacués dans la gare de Zaporijjia, Anna présente son passeport et ceux de ses trois enfants. Elle part avec eux et une grande partie de sa famille pour Lviv, à 1 000 kilomètres plus à l'ouest. Pour cette mère de famille, fuir est une évidence. "J'ai peur qu'ils fassent sauter la centrale et qu'il y ait des radiations. Ça peut être côté ukrainien, côté russe, on ne sait pas qui croire." Depuis le 5 juillet, Russes et Ukrainiens s’accusent mutuellement de vouloir saboter la centrale nucléaire de Zaporijjia.
Pour beaucoup, ce départ forcé a été rapide. Aliona, elle, est partie à la hâte avec seulement trois sacs. "On a pris nos papiers et seulement quelques affaires. Tout le reste est dans notre maison. Tout ce qui est dedans, c'est tout ce qui fait notre vie, tout ce qu'on avait." Chaque jour, une centaine de personnes montent dans ce train de 9h55 par peur du risque nucléaire. Il est d'ailleurs gratuit pour les habitants qui partent vers l'Ouest.
"C'est surtout pour nos enfants que l'on part"
Aujourd'hui, avec ces évacuations loin de chez eux, certains se projettent dans un avenir loin de la centrale nucléaire. "On habitait à une dizaine de kilomètres de la centrale, on voyait la centrale, explique le mari d'Aliona, Anatoli. Après, on ira encore plus loin, peut-être à l'étranger..."
Aliona poursuit : "C'est surtout pour nos enfants que l'on part. Le risque d'une répétition de Tchernobyl est possible. Pas une explosion, mais des émissions radioactives dans l'atmosphère sur une grande distance."
Au guichet de la gare, dans le hall, Xsenia referme son ordinateur portable. Elle se prépare à rentrer chez elle. Cette habitante s'est portée volontaire pour aider les civils à évacuer, mais, elle, n'a aucune envie de partir. "Nous, on reste. On est habitués. Cela ne nous fait pas peur. Si ça explose, tout le monde sera touché."
Moscou accuse toujours l’Ukraine de vouloir s’en prendre à la centrale. La Russie demande que le sujet soit examiné de près au sommet de l’Otan. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères russe rappelle aussi que "si quelque chose arrive, la vaste majorité des membres de l’Alliance se trouvera dans la zone d’impact".
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