: Reportage Guerre en Ukraine : les habitants de Kharkiv essayent de "continuer à vivre" malgré les bombardements russes
Face à l'offensive russe, l'Ukraine a assuré vendredi 24 mai avoir stoppé l'assaut ennemi sur la région de Kharkiv, en cours depuis deux semaines, et avoir même commencé une contre-attaque. La deuxième ville d'Ukraine, au nord-est du pays, reste sous les bombardements constants de l'armée russe. Jeudi, elle a été frappée par une quinzaine de missiles, qui ont tué sept civils.
Kharkiv, 1,3 million d’habitants avant la guerre, s'est vidée de sa population. Il ne resterait que la moitié des habitants, même si les autorités le démentent. Ceux qui sont restés essaient tant bien que mal de mener une vie la plus normale possible.
Pendant les beaux jours, c'est dans le parc Taras Chevtchenko, au centre de Kharkiv que les familles viennent manger une glace, les meilleures de la ville, paraît-il. Au milieu des parterres fleuris et des fontaines, Oksana, 31 ans, porte une robe de mariée. "Je me marie aujourd’hui, s'exclame-t-elle, dans Kharkiv l'indestructible !" Son fiancé, Artem, l'a demandée en mariage dix jours avant le début de la guerre. Ils ont décidé de ne rien changer. "On voulait attendre la fin de la guerre, et que tout aille mieux", explique Oksana. "Mais on voit bien que ça ne va pas se terminer tout de suite, poursuit la jeune femme qui ne "veut pas attendre pour vivre".
"On ne sait pas de quoi demain sera fait ! Peut-être qu’on ne sera plus là..."
Oksana, 31 ansà franceinfo
Les bâtiments en ruines entourent le parc. Avec son tee-shirt des forces armées ukrainiennes, treillis militaire, Valentin, 44 ans, profite d'une heure de liberté en famille, avant de retourner au front. "Il y a une plutôt une bonne atmosphère ici, c'est calme", décrit-il. "Ce n’est pas que les gens ne voient plus la guerre, ils sont juste fatigués, ils se sont habitués ça", analyse-t-il. Mais lui se dit "plus stressé d’être ici que d’être au front". Rollers aux pieds, ses deux petites filles, Arina et Nastia, 7 et 10 ans, profitent de cet instant. Elles attendent avec impatience cet été pour qu'il leur apprenne à nager.
Un peu plus loin, Anastasia, 17 ans, et son amie Tatiana se serrent tendrement l'une contre l'autre sur un banc. "La guerre a changé beaucoup de choses. Mais parfois, tu finis par accepter la situation et tu comprends que tu dois continuer à vivre", soutient l'adolescente.
"Ici, la guerre fait partie du quotidien. Mais nous avons quand même besoin de profiter un peu de la vie !"
Anastasia, 17 ansà franceinfo
Anastasia attrape sa guitare et se met à chanter. Petit instant de répit à Kharkiv, avant le couvre-feu et la prochaine alerte aérienne.
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