: Reportage Guerre en Ukraine : "Quand je dois y aller, j'ai peur", témoigne ce soldat ukrainien sur la dernière route pour aller à Bakhmout
C’est selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, "la bataille la plus difficile et douloureuse depuis le début de la guerre" : le Donbass et l’épicentre des combats, Bakhmout. Les Russes livrent toutes leurs forces pour encercler la ville. Les Ukrainiens résistent toujours et encore, mais jusqu’à quand ?
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Il reste une petite route pour battre en retraite, évacuer les blessés ou ravitailler. C’est la dernière voie d’accès à Bakhmout : elle part d’un checkpoint, installé au bord du canal de la petite ville de Tchassiv Yar. De là, Kakhmout est à six kilomètres à l’Est et les positions russes à seulement deux kilomètres. Les échanges de tirs d’artillerie sont incessants.
Des tirs de missiles plusieurs fois par jour
Tor, c’est son nom de soldat, s’apprête à prendre la route. L’homme regarde sa montre : dans dix minutes, il entamera son deuxième aller-retour de la journée pour livrer des munitions au cœur des combats. "Quand je dois y aller, j'ai peur, explique-t-il. Il faut rouler le plus vite possible. En ce moment, six ou sept fois par jour, il y a des tirs de missiles Grad. Nos ennemis avancent et ils essaient de couper la route pour qu'on ne puisse plus l'utiliser. Et quand les explosions sont proches, je m'arrête, je me cache et j'attends que ça passe."
"Cela devient de plus en plus dur de circuler sur cette route car les tirs sont de plus en plus intenses."
Thorà franceinfo
Les troupes russes dépensent sans compter, les Ukrainiens tiennent difficilement leurs dernières positions, et pourtant, il faut résister à tout prix.
Beaucoup de pertes côté russe
"Quand on envoie les gars sur le front, on pense que ce sera peut-être la dernière fois qu'on les verra, soupire Oleksandr, le commandant de la 1ère brigade aéromobile, notamment responsable de l’approvisionnement des soldats. En ce moment, les Russes font combattre à Bakhmout les mercenaires de Wagner, les parachutistes. Ce sont les soldats les plus aguerris : ils mettent toute leur énergie pour prendre la ville, mais ils s'épuisent. Certains meurent, d'autres sont blessés. Ils ont beaucoup de pertes, et ça, c'est plutôt en notre faveur."
Oleksandr esquisse un sourire et évoque à demi-mot une prochaine contre-offensive. Ce n’est pas exclu, dit-il, avant de mettre fin à l’entretien.
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