Reportage "Nous n'apprenons rien de nos médias" : la colère des Russes forcés de quitter la région de Koursk après l'incursion ukrainienne

Au moins 130 000 habitants ont été évacués des zones concernées par l'opération de l'armée ukrainienne, dans la région de Koursk. Des réfugiés russes qui critiquent l'impréparation de l'armée et doivent désormais compter sur la solidarité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un immeuble détruit dans la ville de Soudja, dans la région de Koursk, où l'armée ukrainienne mène une incursion contre des territoires contrôlés par la Russie. (YAN DOBRONOSOV / AFP)

L'opération de l'armée ukrainienne en territoire russe entre dans sa troisième semaine. Elle a pénétré la région de Koursk sur une trentaine de kilomètres tandis que les Russes affirment avoir repoussé plusieurs tentatives d'attaques. Les autorités ont commencé à creuser des tranchées autour de la centrale nucléaire de Kourtchatov, à l'ouest de Koursk. Au moins 130 000 habitants ont été évacués des zones concernées par les combats. Des réfugiés, dont certains critiquent l'impréparation de leur armée et l'absence de soutien de leurs autorités.

Il y a beaucoup de colère chez les habitants évacués en catastrophe des zones envahies par l'armée ukrainienne. Certains laissent même des vidéos sur les réseaux sociaux pour dire tout ce qu'ils pensent de l'attitude des autorités locales. Comme cette habitante de Soudja. "Ce qu'ils disent à la télé n'est pas vrai, ce ne sont que des mensonges, dénonce-t-elle. L'administration, la police, les pompiers, tout le monde s'est enfui. Personne n'a été prévenu."

Une centaine d'euros de dédommagement

Maria non plus ne croit pas la télévision qui répète que la situation est sous contrôle. Réfugiée à Koursk, partie en laissant tout derrière elle, elle essaie de savoir ce que sa maison est devenue. "Nous n'apprenons rien de nos médias, nous regardons uniquement les chaînes YouTube des Ukrainiens. Sans leurs TikTok ou leurs chaînes YouTube, nous ne saurions probablement rien du tout."

Ces réfugiés ont touché 10 000 roubles du gouvernement, soit environ 100 euros, et doivent se débrouiller avec. Comme souvent, les Russes ne peuvent compter que sur la solidarité de la population. À Koursk, les habitants s'entraident, les collectes font le plein, mais la situation pourrait durer, estiment certains experts militaires pourtant réputés pro Kremlin.

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