Rupture de câbles sous-marins en mer Baltique : ce mystérieux bateau chinois que le Danemark surveille de près
Le bateau semble intéresser les autorités danoises, après la rupture de deux câbles en mer Baltique. Le Danemark a annoncé, mercredi 20 novembre, suivre un bateau chinois, le Yi Peng 3, au lendemain de l'ouverture d'enquêtes en Suède et en Finlande pour "sabotage". "Nous sommes présents dans la zone proche du navire chinois Yi Peng 3", a écrit à l'AFP la Défense danoise, précisant qu'elle ne ferait aucun autre commentaire dans l'immédiat. Selon le site de tracking VesselFinder, un vaisseau danois, le P525, se trouvait encore à proximité mercredi après-midi. Un peu plus tôt, la marine norvégienne a également précisé que ses forces se trouvaient dans le secteur. Sans livrer davantage de détails, là non plus.
Plusieurs navires danois, dont la frégate HDMS Hvidbjoernen, avaient rejoint ce vraquier dès mardi soir, après que la rupture du câble Cinia Oy C-Lion1 en mer Baltique. L'incident s'est produit lundi à l'aube dans la zone économique exclusive suédoise, à l'est de la pointe sud de l'île d'Öland, à environ 700 km d'Helsinki, a précisé l'exploitant finlandais. Au moment de la panne – 4h04, selon Cinia – le Yi Peng 3 était proche de la zone où le câble de communications appelé "C-Lion1", qui relie la Finlande à l'Allemagne, a été endommagé. Pour autant, rien ne permet à ce stade d'établir un lien formel entre le passage du navire et les dégâts observés.
Un navire "vu sur les sites en question"
Le journal allemand Bild a écrit que le capitaine de ce navire était un ressortissant russe, mais cette information n'a pas été confirmée par une autre source. Le vraquier, construit en 2001 et propriété de l'entreprise chinoise Ningbo Yipeng Shipping Co, a passé la nuit de mardi à mercredi à l'arrêt dans le Kattegat, détroit situé entre le Danemark et la côte ouest de la Suède, selon le site spécialisé Marinetraffic. D'après le site spécialisé VesselFinder, le Yi Peng 3 avait quitté Oust Louga, port russe situé à l'ouest de Saint-Pétersbourg, le 15 novembre.
La police suédoise, qui enquête depuis mardi sur des soupçons de sabotage, a confirmé qu'elle s'intéressait aux mouvements d'un bateau, sans préciser lequel. "La police et les procureurs suédois s'intéressent à un navire qui a été vu sur les sites en question. Il n'est pas actuellement dans les eaux suédoises", a-t-elle écrit dans un communiqué. De son côté, la diplomatie chinoise a rejeté tout soupçon. "La Chine a toujours rempli pleinement ses obligations en tant qu'Etat du pavillon et exige des navires chinois qu'ils respectent scrupuleusement les lois et les réglementations en vigueur", a dit Lin Jian, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois.
Dès mardi matin, le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, a affirmé qu'un "sabotage" était certainement à l'origine des dégâts. "Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident", a-t-il dit. Dimanche matin, un autre câble de télécommunication, le "Arelion", reliant l'île suédoise de Gotland à la Lituanie, avait été abîmé. Le navire câblier Cable Vigilance, sous pavillon français, doit quitter Calais ce jeudi pour effectuer les réparations sur le "C-Lion1". L'opérateur finlandais Cinia estime que la réparation devrait durer entre cinq et quinze jours.
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