: Témoignage "Cela fait quatre jours que je ne dors pas bien" : un étudiant congolais raconte comment il s'est retrouvé pris au piège à Kiev pendant la guerre en Ukraine
Daniel vit à Kiev depuis deux ans. Cet étudiant congolais y a rencontré la mère de son enfant, âgé de seulement 4 mois. Après avoir hésité à partir au début de l'invasion russe, il se retrouve aujourd'hui bloqué dans la capitale ukrainienne.
Parmi les civils qui fuient la guerre en Ukraine, se trouvent des milliers d’étudiants étrangers. Dépourvus de moyen de transport, beaucoup se retrouvent pris au piège dans l’impossibilité de se déplacer. C’est le cas de Daniel, un étudiant congolais, originaire de Kinshasa, qui a débarqué à Kiev il y a tout juste deux ans. "L'Ukraine est le seul pays qui m'a donné le visa pour faire les études", explique l’étudiant en informatique.
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Durant ses études, il rencontre la mère de son enfant, né il y a quatre mois à peine en pleine tension entre la Russie et l'Ukraine, qui a débouché sur la guerre. "Cela fait quatre jours que je ne dors pas bien et que je ne mange pas bien parce que je suis très stressé. Je ne sais pas où les bombes pourraient tomber", s'inquiète Daniel.
"Il y a ma famille en Afrique qui pense à moi, et qui n'hésite pas à m'appeler chaque moment. Tout cette charge retombe sur moi. À chaque fois, ils m'appellent et m'écrivent pour demander comment je me porte et ça me fait pleurer d'être loin de ma famille avec cette situation."
Daniel, étudiant congolais à Kievà franceinfo
Daniel voit ses voisins prendre la fuite. Lui hésite et se retrouve aujourd'hui piégé dans son appartement, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Kiev. "Dès les premiers jours, je n'ai pas pris la fuite et maintenant, la circulation est difficile, explique-t-il. Il n'y a pas de transport, de taxis ou de bus pour que je me rende à la station de train. Le taxi m'a demandé une somme trop important pour moi : 1 500 Hryvnia, environ 45 euros. D'habitude, les taxis, c'est 4 à 5 euros.”
Ses amis africains, eux, ont pu partir de l’Ukraine. "Ils ont pu partir dès le premier jour, indique l'étudiant. Ce matin, je les ai contactés. Certains m'ont dit qu’ils ont bien traversé la frontière, ils sont en Pologne, d'autres sont en Allemagne. Il y en a un qui m'a dit qu’il allait prendre le bus pour aller en Belgique." Daniel espère retrouver ses amis au plus vite, mais l'avancée des forces russes sur la capitale pourrait retarder encore davantage son départ.
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