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Ukraine : Kiev accuse l'armée russe d'attaques directes dans l'Est séparatiste

La tension diplomatique est à son comble alors que les chefs de diplomatie ukrainien, russe, allemand et français doivent se réunir mercredi à Berlin.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des bâtiments détruits après des affrontments entre les forces ukrainiennes et les séparatistes pro-russes, près de l'aéroport de Donetsk (Ukraine), le 20 janvier 2015. (ALEXANDER ERMOCHENKO / ANADOLU AGENCY / AFP)

La tension monte encore d'un cran en Ukraine. Kiev accuse mardi 20 janvier la Russie d'avoir directement attaqué ses troupes dans l'Est séparatiste du pays, portant la tension diplomatique à son comble à la veille d'une réunion des chefs de diplomatie ukrainien, russe, allemand et français à Berlin. Ces accusations sont une première depuis la signature des accords de paix de Minsk le 5 septembre dernier.

"En violation de tous les accords précédents, des unités militaires ukrainiennes ont été attaquées dans le nord [de la zone du conflit] par des troupes de l'armée régulière russe", a affirmé un porte-parole militaire ukrainien, lors d'une conférence de presse exceptionnelle en début de soirée. Selon lui, ces attaques se sont déroulées dans les villes de Zymohiria et Slovianoserbsk, situées à une vingtaine de kilomètres de Louhansk. Mais "les forces antiterroristes [nom donné aux troupes ukrainiennes qui combattent les séparatistes] ont arrêté le mouvement des troupes russes", a-t-il précisé. Voici les dernières informations au sujet du regain de tension observé dans l'Est de l'Ukraine.

La Russie pointée du doigt depuis longtemps

Sans l'accuser d'attaque directe, l'Ukraine et les pays occidentaux affirment depuis des mois que la Russie a déployé des troupes dans les "républiques" autoproclamées de Louhansk et Donetsk, qui ont fait sécession en avril dernier. Le conflit armé entre les rebelles prorusses et les forces régulières ukrainiennes a depuis fait plus de 4 800 morts. Moscou a toujours démenti son implication dans ce conflit. Le président Vladimir Poutine a seulement affirmé qu'il était possible que certains citoyens russes aient rejoint de leur propre initiative la zone des combats.

Mardi après-midi, un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères avait qualifié d'"absurdité totale" et d'"hallucinations" les affirmations faites la veille par les services de sécurité et le Premier ministre ukrainiens, selon lesquelles 700 soldats russes et du matériel militaire avaient franchi la frontière russo-ukrainienne dans la zone rebelle.

Un front diplomatique brûlant

Cet échange houleux intervenait après une dizaine de jours d'escalade dans les combats, qui avaient culminé ce weekend avec l'intervention de chars ukrainiens à l'aéroport de Donetsk pour repousser une offensive séparatiste. Face à cette situation d'urgence, les ministres des Affaires étrangères des quatre pays du format dit "Normandie (Ukraine, Russie, France, Allemagne) ont convenu de se rencontrer mercredi à Berlin pour tenter d'"empêcher une nouvelle aggravation de la confrontation militaire et une nouvelle escalade politique entre Kiev et Moscou", selon le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.

Les chefs de diplomatie de ces pays tentent depuis des semaines, en vain, d'aplanir leurs différences pour permettre la tenue d'un sommet de paix constructif au Kazakhstan entre les présidents Poutine et Porochenko sous l'égide du président français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel. Leur dernière réunion, le 12 janvier à Berlin, avait débouché sur un constat d'échec et le report sine die de ce sommet, initialement envisagé le 15 janvier.

La réunion de mercredi s'annonce tout aussi difficile. "Pour le moment, la préparation d'un tel sommet ne semble pas possible, comme c'était le cas avant que l'Ukraine ne rouvre les hostilités", estimait le porte-parole du Kremlin, avant l'annonce du rendez-vous de Berlin. Les accusations contre la Russie, formulées par Kiev mardi soir, devraient envenimer davantage les discussions.

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