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Ukraine : trois signes qui fragilisent les négociations de paix

Un sommet se tient, mercredi à Minsk (Biélorussie), avec les présidents russe, ukrainien, français, et la chancelière allemande. Objectif : la signature d'un nouvel accord de cessez-le-feu. Mais les perspectives sont sombres.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La chancelière allemande Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine et le président français François Hollande, lors d'une réunion au Kremlin (Russie), le 6 février 2016.  (MAXIM ZMEYEV / AFP)

Il n'a pas encore eu lieu, mais il est déjà fragilisé. Le sommet qui doit se tenir mercredi 11 février, à Minsk (Biélorussie), pour trouver un nouvel accord de cessez-le-feu entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes, s'annonce compliqué. Ce grand rendez-vous diplomatique est confronté à des signes avant-coureurs négatifs. Francetv info les passe en revue.

La Russie pose ses conditions

Diplomates français, allemands, ukrainiens et russes travaillent sur ce plan de paix de la dernière chance pour l'Ukraine, avant le sommet quadripartite prévu pour mercredi à Minsk. Les présidents François Hollande (France), Petro Porochenko (Ukraine), Vladimir Poutine (Russie) et la chancelière allemande Angela Merkel doivent assister à ce grand rendez-vous diplomatique.

Mais le chef de l'Etat russe a d'ores et déjà prévenu qu'un certain nombre de points concernant un plan de paix devront être réglés d'ici là, notamment sur la livraison d'armes à l'Ukraine. Et le porte-parole du Kremlin a fait savoir que personne "n'a jamais parlé et ne peut parler au président, même s'il le souhaite, sur le ton de l'ultimatum". Il commentait ainsi les informations publiées dans la presse américaine selon lesquelles la chancelière allemande aurait menacé la Russie de nouvelles sanctions si Vladimir Poutine refusait le plan de paix franco-allemand.

Selon le Wall Street Journal (en anglais), Angela Merkel aurait également prévenu que l'Allemagne ne s'opposerait plus aux projets des Etats-Unis de fournir des armes létales à l'Ukraine en cas de rejet de ce plan par le président russe.

Seize morts dans l'est de l'Ukraine en 24 heures

Sur le terrain, les combats se poursuivent. Selon les autorités ukrainiennes, 16 personnes, neuf soldats et sept civils, ont été tués dans des combats, notamment des bombardements, dans l'est de l'Ukraine ces dernières 24 heures. Dans la ville de Donetsk, fief des séparatistes pro-russes, de violents tirs d'artillerie ont repris vers 4 heures, lundi matin et se poursuivaient en fin de matinée.

La porte-parole du Département d'Etat américain, Jen Psaki, a appelé les belligérants à la retenue, estimant que "les combats intenses" à Debaltseve, important nœud ferroviaire et routier au nord-est de la ville de Donetsk, et près de Marioupol "pourraient saper les efforts diplomatiques en cours".

Le conflit armé entre les forces régulières et les rebelles pro-russes a fait au moins 5 400 morts en dix mois.

Des soldats russes ont débarqué ce week-end

Les autorités ukrainiennes affirment que 1 500 soldats russes, accompagnés de centaines de pièces d'équipement militaire, ont pénétré en Ukraine pendant le week-end. Environ 170 véhicules, parmi lesquels des camions, des camions-citernes et des voitures ont, en outre, traversé la frontière, selon un porte-parole militaire ukrainien.

Vladimir Poutine agit comme un "tyran du milieu du XXe siècle", en envoyant des troupes "franchir une frontière internationale et occuper le territoire d'un autre pays", accuse le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond.

Pour ne pas saper les efforts de paix dans un contexte déjà très tendu, l'Union européenne a confirmé, lundi, le principe de nouvelles sanctions contre des personnalités russes et séparatistes, mais a reporté leur mise en œuvre.

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