"Quand j’étais en Libye, on me traitait comme un esclave", témoigne un migrant ghanéen de l'Aquarius
En Espagne, les migrants de l'Aquarius commencent à expliquer pourquoi ils ont pris le risque d'une fuite vers l'Europe, par la Méditerranée, au péril de leur vie.
Les 630 migrants de l’Aquarius, arrivés dimanche 17 juin à Valence, en Espagne, commencent à livrer les raisons qui les ont poussés à prendre des risques pour quitter leur vie. Selon le gouvernement espagnol, près de la moitié d'entre eux veulent demander l'asile en France. D'autres comptent rester sur place, pour une nouvelle vie.
Les migrants sont à présent accueillis dans un immense complexe sportif à une trentaine de kilomètres du port de Valence. Le bâtiment, perché sur une colline délimitée par du grillage, est protégé par la police. Ici, les rescapés du périple en Méditerranée peuvent enfin se reposer, au calme. C’est un véritable soulagement pour Ibrahim, un Ghanéen de 20 ans. Le jeune homme raconte son naufrage en Méditerranée après avoir fui la Libye. Il y travaillait depuis trois ans comme ouvrier sur des chantiers de construction. "Quand j’étais en Libye, on me traitait comme un esclave, confie-t-il. Même si je travaillais pour eux, les Libyens refusaient de me payer et ils me menaçaient avec des armes." Ibrahim ajoute qu'il y a beaucoup de violences en ce moment en Libye. "Des gens se font tuer", témoigne-t-il.
"Je veux rester ici"
Dans le centre d’hébergement provisoire, Ibrahim est pris en charge par la Croix Rouge, loin des violences et des persécutions. "Je n’ai nulle part où aller. Quand l’Espagne a accepté de nous accueillir, j’étais très heureux", indique-t-il, en remerciant l'Espagne d'avoir "ouvert ses portes". "Ici, je peux me reposer, faire ma toilette et on me donne à manger." Comme tous les migrants de l’Aquarius, Ibrahim a obtenu un permis de résidence de 45 jours. Ce délai permettra au jeune Ghanéen, comme aux autres, de faire sa demande d’asile, avec l’espoir de commencer une nouvelle vie sur le sol espagnol.
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