"Il y a des personnes à la dérive aux yeux de tous" : le skipper Thibaut Vauchel-Camus raconte comment il est venu en aide à une embarcation de migrants en Méditerranée

Thibaut Vauchel-Camus, vainqueur de la dernière Transat Jacques-Vabre, a porté secours à des migrants à la dérive alors qu'il convoyait entre le Maroc et la France
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une embarcation de migrants au large des côtes françaises, le 12 août 2021. (LUDOVIC CALOIN / MAXPPP )

C'est une scène devenue habituelle en mer Méditerranée : une embarcation qui dérive avec, à son bord, des migrants qui tentent de rejoindre l'Europe à son bord. Le skipper professionnel Thibaut Vauchel-Camus a croisé la route de l'une d'elles, lundi 7 octobre, alors qu'il convoyait avec son trimaran entre le Maroc et la France. 

Le skipper professionnel de 45 ans, six fois champion de France en F18 et  vainqueur de la dernière Transat Jacques-Vabre, a croisé la route de cette embarcation en difficulté alors qu'il convoyait son trimaran entre le Maroc et la France. Ce matin-là, la mer est calme et le trimaran du skipper n'avance pas très vite. Avec ses jumelles, l'un de ses équipiers aperçoit à l'horizon un tout petit bateau d'à peine six mètres de long. À son bord : seize personnes. À côté de l'embarcation, les navigateurs voient un cadavre, flottant. "On a compris par la suite que c'était un jeune homme de 22 ans, diabétique, qui n'avait plus d'insuline. Il a fini par mourir" , précise le skipper. L'équipage fournit de l'eau et de la nourriture aux rescapés, qui dérivaient depuis plusieurs jours. 

"C'est révoltant"

"Ils étaient en panne d'essence. C'était uniquement des hommes algériens qui avaient pour ambition de rejoindre l'Espagne." Thibaut Vauchel-Camus appelle immédiatement les secours en Espagne, qui envoient un canot de sauvetage pour les ramener en Andalousie.

Pour le navigateur, membre du comité de soutien de l'ONG SOS Méditerranée, cette situation est intenable alors que de nombreux cargos sont passés à côté de l'embarcation sans s'arrêter. "Quand je vois que nous, marins professionnels, on va prendre des risques en mer en toute conscience, et qu'en cas de problème, des moyens très impressionnants sont mis pour nous récupérer, note-t-il. En face de ça, il y a des personnes à la dérive aux yeux de tous pour qui il ne se passe rien, c'est révoltant."

Il y a quelques années, Thibaut Vauchel-Camus avait déjà croisé la route d'une embarcation, mais, cette fois, elle était vide.

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