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Immigration : sept graphiques pour comprendre les chiffres de 2016

Titres de séjour, visas, demandes d'asile, obtention de la nationalité française, expulsion... Le ministère de l'Intérieur a dévoilé les chiffres de l'immigration 2016.

Article rédigé par franceinfo
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Une file d'attente à la préfecture de Lyon (Rhône) pour les demandes de titres de séjour, le 24 août 2015. (MAXPPP)

Un peu plus de titres de séjour avec l'arrivée de réfugiés, un peu moins de visas dans le sillage des attentats : le ministère de l'Intérieur a dévoilé, lundi 16 janvier, les données 2016 de l'immigration, de l'asile et de l'accès à la nationalité française.

Les titres de séjour en hausse

La France a délivré 227 500 titres de séjour en 2016, soit une hausse de 4,6% par rapport à 2015. Ce volume est "assez modeste", estime le ministère, et dans la lignée des années précédentes.

Parmi eux, les titres "humanitaires" délivrés aux réfugiés ont augmenté de 41%, à 33 000 environ. Dans le même temps, l'immigration professionnelle est restée modeste, à 22 600 titres, même si cela représente une hausse de 9,4%.

Le principal motif d'admission au séjour reste l'immigration familiale. Mais elle a reculé de 2,3%, à 88 000 titres. Ainsi, le regroupement familial stricto sensu (concernant les étrangers en situation régulière depuis 18 mois), ne représente qu'une part modeste du total, puisqu'il était de l'ordre de 11 500 en 2015. Le gros des entrées concerne les Français faisant venir leur famille, qui ont généré 49 000 titres.

En 2016, quelque 70 300 titres "étudiants" ont été délivrés. Ce chiffre quasi stable place la France au troisième rang des destinations universitaires dans le monde.

Dans le sillage de la "circulaire Valls" de novembre 2012, l'"admission exceptionnelle au séjour" s'est stabilisée à 29 000 titres.

Le nombre de visas délivrés en baisse

Du côté des visas, une baisse de 3,8% a été enregistrée en 2016, à 3,1 millions. La Chine reste le premier pays d'origine (715 893 visas, en baisse de 13,2%). Il faut voir dans cette baisse "l'effet des attentats" jihadistes de novembre 2015, qui "a pesé sur le choix d'un certain nombre de visiteurs", indique le ministère de l'Intérieur, tout en précisant que "la demande s'est redressée en fin d'année".

La nationalité française accordée à 89 000 personnes supplémentaires

En 2016, la nationalité française a été attribuée à 89 000 personnes supplémentaires, dont 68 000 par décret et 21 000 par mariage. C'est une hausse de 2,5%.

Des demandes d'asile plus nombreuses, surtout de Soudanais

Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs confirmé la hausse de 6,5%, à 85 000, des demandes enregistrées à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Les premières demandes sont très nombreuses : elles constituent la plupart de celles qui ont été enregistrées. On recense 77 886 premières demandes et 7 358 réexamens.

Pour la première fois, le ministère a aussi donné le chiffre des demandes en préfecture, où débute la procédure : 97 300 ont été enregistrées. Sans les mineurs (ni les réexamens), les principaux pays d'origine des demandeurs ont été le Soudan (5 900 dossiers), l'Afghanistan (5 600), Haïti (4 900), l'Albanie (5 600) et la Syrie (3 600). Avec les mineurs, c'est l'Albanie – pourtant classé comme "pays d'origine sûr" – qui arrive en tête.

Enfin, la France a accueilli 5 700 personnes dans le cadre de programmes européens et le "visa pour asile", spécificité française, a été délivré à 1 500 Syriens et 1 700 Irakiens environ dans des consulats.

Mais surtout, toutes les demandes d'asile ne sont pas traitées. Au total, le nombre de décisions d'un statut de protection (réfugié et protection subsidiaire) s'établit à 26 351, une hausse de 35,1% par rapport à 2015.

Moins de reconduites à la frontière

Alors que la droite et l'extrême droite accusent le gouvernement de laxisme sur les reconduites à la frontière, le sujet est sensible, à l'approche de la présidentielle.

Le ministère de l'Intérieur met en avant les retours forcés, indicateur qu'il juge "le plus représentatif". Les retours forcés comptabilisés en 2016 sont près de 13 000, soit une baisse de 16,3% par rapport à 2015. Parmi eux, 6 200 personnes ne sont pas des ressortissants de l'Union européenne, mais de l'Albanie, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.

Pour le ministère de l'Intérieur, il ne s'agit pas d'un "relâchement", mais d'un effet du rétablissement des contrôles aux frontières, qui s'est traduit par "45 000 non-admissions de plus". Il précise que "des éloignements, y compris difficiles, vers le Soudan ou l'Irak, ont eu lieu".

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