Cet article date de plus de deux ans.

Italie : Médecins sans frontières s'oppose au durcissement de la politique d'accueil des migrants décrété par le gouvernement de Giorgia Meloni

L'Italie n'autorise que les personnes vulnérables, les femmes et les enfants  à débarquer des bateaux des ONG qui ont secouru des migrants en mer. Le gouvernement d'extrême droite italien refuse d'accueillir les hommes sur son territoire. 

Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des femmes et des enfants sont parmi les premiers à être débarqués, dans le port de Catane, du Geo Barents, un navire de recherche et de sauvetage de Médecins Sans Frontières, qui est arrivé avec 572 naufragés à bord, à Catane, île de Sicile, sud de l'Italie, le 06 novembre 2022. (ORIETTA SCARDINO / ANSA)

Seuls les femmes, les enfants et les personnes fragiles sont désormais autorisés à débarquer en Italie. Les hommes migrants sont renvoyés sur les navires des ONG. Ils sont sommés ensuite de quitter le port de Catane en Sicile. Le gouvernement italien d'extrême droite a déclaré vendredi 4 novembre que seules les personnes vulnérables seraient autorisées à descendre pour des contrôles médicaux, après quoi les navires devraient "retirer" les migrants restants des eaux italiennes. "La loi maritime est très claire, s'insurge le chef de la mission de Médecins sans frontières Juan Matias Gil, les secours prennent fin seulement lorsque tous les survivants ont débarqués dans un lieu sûr".

"Nous ne repartirons pas avec des migrants à bord sinon le commandant aurait des ennuis judiciaires."

Juan Matias Gil, chef de mission chez Médecins sans frontières

à franceinfo

Médecins sans frontières a déposé un recours devant le tribunal administratif pour pouvoir débarquer tous les survivants. Mais le gouvernement de Georgia Meloni justifie sa nouvelle politique et veut criminaliser les ONG. "Ce sont des pratiques organisées, assure le député de la Ligue Alberto Bagnai sur la chaîne de télévision italienne Sky, nous savons que ces gens - que certains définissent d'ailleurs comme des trafiquants d'êtres humains, s'organisent et se donnent rendez-vous". "Cela ressemble aussi beaucoup à une tentative de déstabiliser socialement un pays comme l'Italie qui sincèrement n'en a pas besoin."  Selon les derniers chiffres, à peine 15% des migrants sont récupérés par les ONG, l'immense majorité arrive sur les côtes italiennes dans des embarcations de fortune.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.