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"Je vais me battre pour ce jeune" : des patrons se mobilisent contre la menace d'expulsion de leurs apprentis

De nombreux patrons sont dans la même situation que le boulanger de Besançon en grève de la faim, depuis début janvier, contre l'expulsion de son apprenti, un jeune migrant guinéen.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Stéphane Ravaclay (à gauche), boulanger à Besançon se bat pour garder son apprenti Laye Fodé Traore, un jeune immigrant de Guinée qui est menacé d'expulsion, le 4 janvier 2021. (CHRISTOPHE MEY / FRANCE-BLEU BESANÇON)

Il y a de la colère et la tristesse dans la voix de Frédéric. Pendant un an et demi, ce boulanger de Dijon a formé Ibrahima, un mineur arrivé de Guinée. Mais dans trois semaines, il aura 18 ans et risque l’expulsion. "C'est encore un enfant, il a traversé la Méditerranée tout seul pour venir en France, s’insurge Frédéric. Il a tout fait pour réussir. Tous les matins à 5 heures, il est debout et au travail. Tout le monde est super content d'Ibra, et du jour au lendemain, on l’enlève. Il n'a plus de travail, plus d'appartement, et on le retrouve dans une association, voire à la rue. Ce n’est pas possible !"

Son combat rassemble à celui de Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon en grève de la faim depuis le 2 janvier contre l'expulsion de son apprenti guinéen. De nombreux patrons sont dans la même situation avec des apprentis, originaires de pays étrangers qui ne peuvent pas obtenir de papiers. Dès qu'ils deviennent majeurs, ils sont sommés de quitter le territoire français.

Un coup de massue 

Le boulanger de Dijon va faire appel à une avocate pour défendre Ibrahama comme l’a fait Arnaud, garagiste en Haute-Normandie. Son apprenti n’a pas tous les documents pour faire ses papiers français,  il a donc reçu une obligation de quitter le territoire un coup de massue pour le patron : "Je vais me battre pour ce jeune, qui mérite énormément."

"Nous n’avons personne qui se présente dans nos ateliers. Et quand je dis personne, c’est personne ! Nous n'avons que des migrants."

Arnaud, garagiste

à franceinfo

Le patron attend un recours au tribunal administratif, et après avoir envoyé une soixantaine de lettre en préfecture, il se dit prêt à écrire au président de la République s'il le faut, pour pouvoir embaucher en CDI son apprenti.

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