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"La situation est très confuse" : en Italie, l'un des plus grands centres d'accueil de migrants ferme ses portes

L'évacuation du centre aux portes de Rome, qui accueillait plus de 500 personnes, dont 120 femmes et 14 enfants, a commencé mardi.

Article rédigé par Antonino Galofaro - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des migrants attendent de monter dans un bus pour quitter le centre de Castelnuovo di Porto, au nord de Rome, le 23 janvier 2019. (VINCENZO PINTO / AFP)

En Italie, la fermeture et l’évacuation de l’un des plus grands centres d’accueil du pays, situé à Castelnuovo di Porto, à une trentaine de kilomètres au nord de Rome, fait polémique. C'est la conséquence de la nouvelle loi de Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur d’extrême-droite. Depuis mardi 22 janvier, quelque 530 personnes sont emmenées en car dans une dizaine de régions, mais sans savoir où exactement.
 
Anthony est au bord de la route, devant le centre, il a l’air perdu. Une seule certitude : le Piémont. Son car quitte la région de Rome ce matin. L’homme de 27 ans, originaire du Nigeria, est arrivé en Italie et dans ce centre il y a deux ans. "J’étudiais ici et d’ici cinq mois je devais obtenir une licence. La situation est très confuse, on ne nous donne aucune nouvelle. Ils ne respectent pas nos sentiments, alors qu’ici on était devenu une famille", raconte-t-il.

Je dois me rendre au tribunal le mois prochain, j’ai fait une demande d’asile. Mais le tribunal est à Rome et on me transfère dans le Piémont.

Anthony, originaire du Nigeria

à franceinfo


Mais Anthony est obligé de quitter cette "famille" qu'il s'est retissée, décision du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini. Le chef du parti d’extrême-droite la Ligue applique sa nouvelle loi sécuritaire et veut économiser sur le système d’accueil, au détriment de l’intégration. Anthony s’était par exemple engagé dans la paroisse du village. "Depuis un moment, il s’engageait bien plus, comme peu de personnes, décrit le père José Manuel Torres. Disponible quand il fallait nettoyer, couper l’herbe, même s’il ne s’y connaît pas, ou passer le vernis sur la barrière de l’église, personne ne l’avait encore fait. Si seulement tous mes paroissiens étaient comme ça !"

Certains migrants du centre ont déjà un permis de séjour régulier. Mais avec la nouvelle loi, ils ne peuvent plus rester dans une structure publique. Ils sont donc livrés à eux-mêmes, comme Nicholas. Le maire du village, Riccardo Travaglini, veut le défendre à tout prix : "Il y a des personnes qui veulent t’héberger, donc dès ce soir tu auras un logement, ok ?", lui promet-il. Plusieurs dizaines d’habitants du village ont déjà mis un lit à disposition.

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