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Les demandeuses d'asile subissent souvent des violences sexuelles une fois arrivées en France, selon une enquête

Des chercheurs ont interrogé 283 migrantes. Parmi elles, 17 affirment avoir été violées et près d'un tiers d'entre elles disent avoir été victimes de violences sexuelles.
Article rédigé par franceinfo
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Une femme dans un camp de transit de migrants à Hyères (Var), le 13 novembre 2022. (GREDAB / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Des agressions qui perdurent pour les migrantes, même en "pays sûr". C'est ce que met en lumière une enquête publiée dimanche 17 septembre dans la revue scientifique The Lancet Regional Health, portant sur les violences sexuelles subies par les demandeuses d'asile "peu après leur arrivée" dans le sud de la France. Déjà fragilisées durant leur parcours migratoire, plus d'un quart des femmes interrogées ont ainsi confié avoir subi des violences sexuelles, moins de deux ans après leur arrivée sur le sol français.

Dans le détail, 30,8% des 273 demandeuses d'asile interrogées (soit 84 femmes) disent avoir été victimes de telles violences entre les mois d'octobre 2021 et mars 2022. Parmi elles, 17 ont signalé avoir été violées durant l'année écoulée (soit 6,4%). Une épreuve supplémentaire pour ces femmes, dont la migration a très souvent été marquée par des sévices. "Dans notre échantillon, 75,7% des femmes avaient subi des violences sexuelles avant leur arrivée en France", note d'ailleurs l'étude. Parmi ces 202 victimes, "139 avaient été violées".

Des victimes démunies

L'enquête tisse un lien entre modalités d'accueil et violences sexuelles. Ainsi, "les mois qui suivent l'arrivée dans un pays d'accueil européen parmi les femmes demandeuses d'asile semblent être une période de forte incidence de violences sexuelles", détaillent ses auteurs. Avant de conclure que "les conditions d'accueil sans accompagnement à l'hébergement semblent accroître l'exposition aux agressions sexuelles".

Une demandeuse d'asile isolée, mal ou pas hébergée, déjà victime de violences sexuelles par le passé, se retrouve donc plus exposée à de nouvelles violences de ce type. Plus de 40% des agressions et viols signalés "ont eu lieu dans le logement (...) et l'auteur des faits était pour la plupart inconnu", détaille ainsi l'enquête.

Il apparaît enfin que ces victimes sont démunies face aux autorités françaises. Moins de 10% d'entre elles ont sollicité les services de police au moment des violences, précise l'enquête. "Plus de la moitié des femmes victimes de violence n'ont pas du tout demandé d'aide (à quiconque)", ont par ailleurs remarqué ses auteurs.

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