Les expulsions forcées d'étrangers illégaux ont coûté 468 millions d'euros à l'Etat en 2018, selon un rapport
Le coût moyen par personne expulsée est estimé à environ 14 000 euros.
Les départs d'étrangers en situation irrégulière ont un coût. La facture pour l'Etat français en 2018 s'élève à 500 millions d'euros, dont 468 millions d'euros pour les expulsions forcées, largement plébiscitées l'an dernier, selon un rapport parlementaire publié mercredi 5 juin.
Selon les travaux des députés Jean-Noël Barrot (MoDem) et Alexandre Holroyd (LREM), ce chiffre de 468 millions d'euros représente le coût global de la politique d'éloignement forcé des étrangers en situation irrégulière, c'est-à-dire l'obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le coût moyen par personne est estimé à environ 14 000 euros.
De moins en moins de retours aidés
En revanche, le coût moyen d'un retour aidé – une aide matérielle et financière pour retourner volontairement dans le pays d'origine – oscille entre 2 500 et 4 000 euros, soit un coût total de 26 millions d'euros. Mais paradoxalement, en 2018, 15 677 retours forcés ont été enregistrés contre 12 547 en 2011, alors qu'il y a eu 6 845 retours aidés contre 13 584 en 2011, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Concernant les retours aidés, les rapporteurs constatent que les montants versés ont eu "un effet d'entraînement significatif" : "une augmentation de 30% de l'aide induit une hausse de 30% des retours aidés." Par ailleurs, le rapport explique que le taux d'exécution des mesures d'éloignement est très "variable selon leur nature". Si le taux d'exécution des mesures d'expulsion (85%) et d'interdiction du territoire français (99%) reste "élevé", celui des OQTF est "très limité" (12,4%).
En 2018, le nombre de départs d'étrangers en situation irrégulière s'est établi à 30 276 en métropole (contre 26 783 en 2017), soit 7 754 départs spontanés, 15 677 éloignements forcés et 6 845 éloignements et départs aidés, selon le rapport. Les auteurs soulignent aussi que sur les 24 531 personnes retenues en métropole en centres de rétention administrative en attendant une éventuelle expulsion en 2018, seules 40% ont été éloignées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.