Migrants : 1 020 personnes ont été prises en charge à Paris
Près de deux mois après l'évacuation du campement de migrants de la Chapelle, la préfecture de Paris a mis en place un nouveau dispositif d'accueil, dont elle a présenté les grandes lignes vendredi.
Après l'évacuation du campement de la Chapelle, le 2 juin, la préfecture de Paris et la mairie ont mis en place un nouveau dispositif pour prendre en charge l'arrivée des migrants et éviter l'installation de campements de fortune dans la capitale.
Ce dispositif national d'accueil (DNA) a été présenté lors d'un point presse, vendredi 24 juillet. Depuis son lancement en juin, il a permis de loger 1 020 migrants en transit, avant de les orienter vers un départ, ou dans un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada). Il vise surtout à améliorer les conditions d'accueil et les délais d'attente. "Le recours à l'hébergement d'urgence dans des hôtels était une erreur. C'est un recours que nous ne voulons plus utiliser", a assuré Jean-François Carenco, le préfet d'Ile-de-France.
Chaque année, la France accueille environ 200 000 nouveaux migrants, avec des vagues plus importantes depuis le début d'année, liées notamment à la crise migratoire en Méditerranée. Face à cette situation, la préfecture de Paris a débloqué 300 places supplémentaires cette semaine.
Nanterre, Joinville, Le Loiret : les trois centres les plus occupés
Depuis le mois de juin, quatre opérations d'évacuation par la police - à la Chapelle, au Château Landon, au Jardin d'Eole et à la Halle Pajol - ont conduit à 1 020 propositions d'hébergement dans l'un des 21 centres de l'Ile-de-France mobilisés pour l'occasion. Parmi eux, 49 personnes dites "vulnérables" sont logées au titre de l'aide à l'enfance et 623 autres sont hébergées et suivies individuellement. "La mairie de Paris est allée bien au-delà de ses prérogatives dans ce dossier. Elle a engagé un million d'euros et mobilisé de nouveaux bâtiments", détaille Mathias Vicherat, directeur de cabinet de la mairie de Paris.
Les centres les plus occupés sont celui du Loiret dans le 13e arrondissement (93 personnes), celui du Chapsa à Nanterre (Hauts-de-Seine, 67 personnes) et celui de Gravelle à Joinville (Val-de-Marne, 49 personnes).
Près de 200 migrants susceptibles d'être expulsés
Cependant, la situation des 623 personnes hébergées est très variée. Parmi elles, 200 n'ont engagé aucune démarche de demande d'asile ou d'autorisation de séjour, et sont donc amenées, après quelques semaines de transit, "à être expulsées", convient Jean-François Carenco. Elles disposent toutefois d'un mois d'hébergement minimum. "Les personnes qui ne font pas de démarches, n'ont pas vocation à rester en France. Si on veut faire en sorte que la France reste une terre d'asile, ça s'organise", explique Jean-François Carenco. Depuis juin, 348 personnes sont sorties de ce dispositif, ont quitté le territoire volontairement, ou sont parties dans un centre d'accueil.
Cette visibilité réduite provoque parfois des situations singulières : certains migrants passés par le dispositif reviennent Halle Pajol, là où ils ont été évacués. "Ces retours sont provisoires, on ne peut pas surveiller les gens individuellement après leur départ, assure-t-on à la Préfecture de police. Tout comme on ne peut pas ficher les migrants qui arrivent en train dans les gares pour les orienter. C'est contraire à notre démocratie."
L'évacuation de la gare d'Austerlitz en préparation
En juin, des élus et militants avaient manifesté devant la Halle Pajol pour dénoncer les violences policières dont seraient victimes les migrants. "Certains militants aussi instrumentalisent le débat, et n'hésitent pas à utiliser la violence pour se faire entendre", rétorque Jean-François Carenco, en référence à un incident devant l'association France Terre d'asile, vendredi 24 juillet au matin. "Des membres de l'association ont été pris à partie par des militants qui manifestaient pour les migrants. Il y a eu trois dépôts de plainte de la part de France Terre d'asile."
Au final, les autorités espèrent faire disparaitre peu à peu les campements de migrants : "Nous voulons faire les choses le plus proprement possible, en privilégiant le dialogue et en limitant l'intervention de la police. Ces campements doivent disparaître pour que les gens ne soient plus à la rue." L'évacuation du campement de la gare d'Austerlitz est d'ailleurs en préparation, mais aucune date n'a été confirmée.
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