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Migrants : les ONG dénoncent des droits bafoués à la frontière franco-espagnole

Selon un rapport publié mercredi, au moins douze personnes sont mortes à cette frontière en 2021 et 2022.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des policiers français arrêtent quatre migrants qui tentent de traverser le pont frontalier franco-espagnol de Santiago entre Irun (Espagne) et Hendaye (France), le 13 janvier 2022. (ANDER GILLENEA / AFP)

La France se rend coupable de "graves violations" des droits envers les migrants à sa frontière avec l'Espagne, où les ONG l'accusent d'appliquer "la même recette" qu'à la frontière italienne. Selon un rapport publié mercredi 10 mai par la Coordination d'actions aux frontières intérieures (Cafi), dont font partie Amnesty international et Médecins du monde, Paris a considérablement "renforcé" ses contrôles depuis 2019.

Selon les ONG, qui ont mené plusieurs missions d'observation en 2019 et 2022, ils sont exercés de manière "discriminatoire" et "au faciès", à la faveur du rétablissement des contrôles frontaliers depuis 2015. En conséquence, ces personnes migrantes subissent de "graves violations" de leurs droits. Alors que la législation nationale, européenne et internationale devrait leur permettre de demander l'asile à la frontière, le rapport dénonce "des refoulements expéditifs". "Des procédures se font parfois sur le capot d'une voiture de police en trois minutes", illustre Lydie Arbogast, responsable des questions européennes pour La Cimade.

Ni la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, ni le ministère de l'Intérieur n'ont communiqué le nombre de personnes "remises" en Espagne, selon le vocabulaire administratif consacré. Mais ces contrôles, désormais rétablis sur 37 "points de passages autorisés", comme les gares et les barrières de péage, ont pour conséquence de pousser les migrants à prendre plus de risques pour traverser la frontière, dénoncent les ONG. Certains empruntent des sentiers de randonnée, marchent sur l'autoroute, les voies de chemins de fer ou nagent dans la rivière. Selon le rapport, "au moins 12 personnes sont décédées à cette frontière" entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2022.

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