Quatre migrants, dont un enfant de 2 ans, sont morts en tentant de traverser la Manche

Deux traversées clandestines ont provoqué samedi la mort de quatre personnes. Une enquête a été ouverte.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des falaises de la côte britannique visibles depuis la France, de l'autre côté de la Manche, le 28 janvier 2023. (PHILIPPE TURPIN / PHOTONONSTOP / AFP)

Nouveaux drames dans une année qui bat déjà tous les records de décès dans la Manche. Quatre migrants, dont un enfant de 2 ans, sont morts samedi 5 octobre en tentant de rejoindre l'Angleterre par bateau. "Cette nuit, plusieurs personnes migrantes ont de nouveau perdu la vie en essayant de rejoindre la Grande-Bretagne dans le cadre d'une traversée maritime de la Manche", a annoncé la préfecture du Pas-de-Calais en début d'après-midi.

Samedi matin, entre 8 heures et 9 heures, une embarcation de migrants "surchargée" a demandé assistance au navire remorqueur Abeille Normandie. Ce navire de la marine française "a pu récupérer 14 personnes à bord. Parmi ces personnes, on dénombre un mineur retrouvé mort", a expliqué la préfecture maritime (Premar) de la Manche et de la mer du Nord à franceinfo en fin de matinée, précisant que "le reste de l'embarcation a pu continuer vers les eaux anglaises".

Lors d'une conférence de presse conjointe en milieu d'après-midi, Jacques Billant, préfet du Pas-de-Calais, et Guirec Le Bras, procureur de la République de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), ont précisé que l'enfant était mort à bord de l'embarcation de fortune, par "suffocation", "écrasé" dans le canot.

Trois morts lors d'une seconde traversée

Le préfet du Pas-de-Calais a également évoqué une seconde tentative de traversée de la Manche dans laquelle trois autres personnes sont mortes, "vraisemblablement écrasées, vraisemblablement étouffées et noyées dans les 40 cm d'eau au fond de l'embarcation pneumatique". Il s'agit de deux hommes et d'une femme "d'environ 30 ans tous les trois". Le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer a annoncé qu'une enquête avait été ouverte pour "homicide involontaire aggravé" et "association de malfaiteurs".

"Epouvantable drame qui doit tous nous faire prendre conscience de la tragédie qui se joue. Les passeurs ont le sang de ces personnes sur les mains et notre gouvernement intensifiera la lutte contre ces mafias qui s'enrichissent en organisant ces traversées de la mort", a écrit le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sur le réseau social X.

Une série de naufrages a fait de 2024 l'année la plus meurtrière depuis le début en 2018 du phénomène des traversées à bord de canots pneumatiques. Avant les événements de samedi, au moins 46 exilés étaient déjà décédés en 2024 lors de ces tentatives par la mer, contre 12 en 2023.

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