Un compte Twitter relaie des actes malveillants visant des associations qui aident les migrants
Depuis plus d'un mois, des dizaines de locaux ont vu leurs portes bloquées avec des antivols ou de la glu dans les serrures. Et ces dégradations sont mises en avant sur le compte "On ferme". Des plaintes ont été déposées par certaines des victimes.
Sur Twitter, ils osent se revendiquer de Gandhi, "résistant pacifique" contre "un Etat illégitime". Depuis le début du mois du septembre, des militants mènent des actions contre des associations qui aident les migrants, et postent des photos de leurs opérations sur le compte "On ferme". Au programme : tags sur les murs, antivols sur les portes des locaux, colle dans les serrures d'un centre d'accueil... Le tout pour décourager les associatifs qui s'occupent de réfugiés. Des plaintes ont été déposées par certaines des victimes.
Une association nantaise visée à sept reprises
Contactée par francetv info, une des associations visées confirme des dégradations répétées. Mais ne veut pas dramatiser : "Il n'est pas inédit que des groupuscules s'attaquent à des associations", rappelle un responsable. Si ce n'est le temps perdu à changer les serrures, ces actes malveillants n'ont pas eu d'impact sur leur travail.
L'association nantaise AMI, elle, aurait été visée à sept reprises. Interrogée sur Europe 1, sa responsable refuse de "céder à ce genre d'intimidations". Elle a, en revanche, porté plainte : "Pour l’instant, ce sont des dégradations matérielles, je ne voudrais pas qu’on aie des dégradations humaines." Selon la radio, des plaintes ont été déposée à Paris, Nantes (Loire-Atlantique) et Strasbourg (Bas-Rhin), les trois villes les plus touchées, ainsi qu'à Chateauroux (Indre).
Des actions "autonomes" selon le propriétaire du compte
Plusieurs associations, contactées par francetv info, étaient mal à l'aise à l'idée de parler de ces dégradations, par crainte d'encourager d'autres personnes à les imiter. Rechercher la publicité est d'ailleurs la stratégie de ce groupe, à en croire les messages échangés entre son compte Twitter et une journaliste de Metronews. Le propriétaire du compte affirme d'ailleurs au site qu'il ne fait que relayer des actions "totalement autonomes". Le compte Twitter renvoie néanmoins vers le site du Mouvement pour la remigration, création de l'ex-FN Laurent Ozon, et reprend son logo.
Le compte, toujours actif, n'a plus posté de photos de nouvelles dégradations depuis une semaine. Mais sur Europe 1, jeudi 15 octobre, un homme, présenté comme étant à l'origine du compte, annonce d'autres actions à venir : "Quand les élections ne servent plus à rien, il faut utiliser ces moyens-là. (...) On espère bloquer toutes ces associations qui sont financées avec notre travail, avec nos impôts." Il promet maintenant de s'en prendre aux trains qui transportent des migrants.
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