La police évacue un vaste campement abritant plus de 2 000 migrants à Saint-Denis
Ce camp était apparu en août, après le démantèlement d'un campement similaire à Aubervilliers.
Une opération a été lancée, mardi 17 novembre, pour évacuer plus de 2 000 migrants vivant dans un campement à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), aux portes de Paris, le plus important d'Ile-de-France. D'après les reporters de franceinfo sur place, les forces de l'ordre sont arrivées vers 4 heures du matin et le démantèlement des quelque 700 tentes n'avait pas encore commencé à 7h30. L'opération se déroulait dans le calme, même si plusieurs départs de feu ont été constatés au sein du campement.
Les habitants du camp doivent être évacués vers des hôtels et des gymnases. A leur arrivée, ils seront testés au Covid-19, a indiqué le préfet de la région Ile-de-France sur place.
"Il est absolument nécessaire que ces camps puissent être traités, et surtout ne pas se reconstituer", a déclaré le préfet de police de Paris, Didier Lallement, également présent sur les lieux, mardi matin. "Ces camps ne sont pas acceptables", a-t-il estimé, car leurs occupants s'y trouvent dans "des situations de misère" mais aussi parce qu'ils engendrent "des situations de délinquance qui posent de véritables difficultés aux riverains".
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est félicité de l'opération sur Twitter.
Sur mon instruction, la @prefpolice procède ce matin à l’évacuation d’un campement illicite de 2000 personnes vivant dans des conditions sanitaires déplorables à #SaintDenis.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 17, 2020
Merci aux forces de l’ordre mobilisées et aux agents de la @prefet75_IDF qui assurent leur mise à l’abri
"Le pire campement depuis plusieurs années"
Situé sous une bretelle de l'autoroute A1 et à deux pas du Stade de France, ce campement s'était créé en août (après l'évacuation d'un précédent camp de 1 500 personnes à Aubervilliers) et n'avait cessé de s'étendre depuis. Selon le décompte de l'association France terre d'asile, opératrice de l'Etat, environ 2 400 exilés y vivaient lundi. Ses habitants sont majoritairement des Afghans, mais aussi des Somaliens, des Soudanais ou encore des Ethiopiens.
Le lieu est "vraiment le pire campement qu'on ait vu depuis plusieurs années", déclarait à l'AFP, dimanche, Alix Geoffroy, chargée de programme au Centre d'entraide pour les demandeurs d'asile et les réfugiés (Cedre)-Secours catholique. Elle craint que le prochain campement qui se constituera soit "encore plus éloigné de Paris, loin en banlieue, et plus difficile".
Une trentaine d'associations et collectifs (Cimade, Secours catholique, Solidarité Migrants Wilson...) dénoncent "un cycle sans fin et destructeur". "Depuis cinq ans, les évacuations se sont répétées, malgré les dysfonctionnements du système d'hébergement qui les accompagne (...). Aujourd'hui, les autorités continuent d'organiser ces opérations alors que les 65 précédentes ont prouvé qu'elles étaient inefficaces, et que leur seul effet était de disperser les personnes", écrivent les associations dans un communiqué cité par Le Parisien.
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