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Vidéo Dans l'enfer du camp de Moria, en Grèce, des migrants au bord du suicide

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Avenue de l'Europe. Dans l’enfer du camp de Moria, en Grèce, des migrants au bord du suicide
Avenue de l'Europe. Dans l’enfer du camp de Moria, en Grèce, des migrants au bord du suicide Avenue de l'Europe. Dans l’enfer du camp de Moria, en Grèce, des migrants au bord du suicide
Article rédigé par France 3
France Télévisions

Lesbos, porte d'entrée en Europe des réfugiés syriens après leur passage par la Turquie. Isolé sur les hauteurs de l'île grecque, le camp de Moria est interdit aux journalistes. Une équipe du magazine "Avenue de l'Europe" a pu y tourner un reportage exceptionnel, dont voici un extrait.

Ils étaient venus chercher un refuge en Europe. Ils se retrouvent bloqués en Grèce, dans un camp prévu pour 2 500 personnes qui en accueille près de trois fois plus. L'endroit est interdit aux journalistes, mais une équipe d'"Avenue de l'Europe" a réussi à y tourner un reportage en caméra cachée.

Sur les hauteurs de Lesbos, le camp de Moria est si insalubre et dangereux que les migrants préfèrent encore faire demi-tour, la mort dans l'âme. Depuis les accords de mars 2016 entre la Turquie et l'Union européenne, ils sont près de 2 000 à avoir fait ce choix. Comme Ayman, un Syrien qui a demandé à être raccompagné à la frontière. Dans son pays, il était paysan. Il a vendu sa terre pour tenter la traversée vers l'Europe. Aujourd'hui, il tente de rester digne au milieu des souffrances et d'une saleté épouvantable. "Si j'avais su qu'on allait vivre ça, jamais je ne l'aurais fait, confie-t-il. Je préfère encore mourir chez moi en Syrie." 

"Si on me renvoie en Irak, je me donnerai la mort"

D'autres ne peuvent envisager le retour. Ils se retrouvent pris au piège dans l'enfer de Moria. Mohamed, un Irakien au visage émacié, montre sur son téléphone portable des images de migrants sur le toit du centre de rétention. "C'est leur deuxième tentative de suicide dans le camp. Il y a eu plusieurs cas de suicide ici. Des réfugiés qui, eux, refusent de rentrer chez eux. Moi, si on me renvoie en Irak, je me donnerai la mort."   

Des réfugiés au bord du suicide, au point que Médecins sans frontières a installé en urgence une cellule d'aide psychologique. Le Dr Monika Gattinger, qui témoigne dans cet extrait, en voit jusqu'à dix par jour. "On n'aurait jamais imaginé trouver une telle situation en Europe, dit-elle. C'est inhumain."

Extrait de "Grèce : pris au piège", un reportage à voir dans "Avenue de l'Europe" le 24 janvier 2018.

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