"On passe toute la journée à marcher dans la rue" : à Marseille, des jeunes migrants accueillis dans une église
Une quarantaine de mineurs isolés ont été accueillis dans l'église Saint-Ferréol de Marseille, dans la nuit de mardi à mercredi. Ces migrants n'ont pas d'hébergement. Le conseil départemental et les associations en appellent à l'Etat.
Une quarantaine de mineurs isolés ont passé la nuit du mardi 21 au mercredi 22 novembre dans l'église Saint-Ferréol de Marseille. Ces jeunes migrants ne bénéficient d'aucune structure d'hébergement. Pour eux, la nuit passée au sein de l'édifice religieux situé sur le Vieux-Port est une solution ultime. En effet, le conseil départemental des Bouches-du-Rhône dit avoir épuisé toutes ses possibilités et fait appel à l'Etat.
Des jeunes qui passent la journée dans la rue
Ces jeunes ont passé la nuit sur les bancs de l'église ou à même le sol, emmitouflés dans des sacs de couchage. Au petit matin, les compagnons d'Emmaüs leur ont apporté du café et des croissants. C'est la première fois depuis trois semaines que Joseph, un jeune Guinéen de 16 ans, se sent en sécurité. "On passe toute la journée à marcher dans la rue parce qu'on ne peut pas être tranquilles. Il y a trop de contrôles : les militaires sont là, les caméras sont là..." Il se sent vulnérable dans la rue :
On passe la nuit à la gare parce qu'il y a trop de danger.
Joseph, Guinéen de 16 ans qui vit dans la rueà franceinfo
Faute d'hébergements pour ces jeunes migrants, l'église Saint-Ferréol ne pouvait que leur ouvrir ses portes. "L'église donne sur le quai de la Fraternité, explique le père Babooram, le prêtre de la paroisse. Ces jeunes sont venus chez nous et ont frappé à notre porte avec un cri qu'il fallait bien entendre. Et là, je crois que les autorités entendent ce cri."
Hébergés dans l'église jusqu'à la fin de la semaine
Les associations qui s'affairent pour venir en aide à ces mineurs poussent, elles aussi, un cri de détresse et dénoncent l'absence de réponse des autorités. "Comment peut-on parler de protection de l'enfance quand on laisse des gamins dans la rue, à la merci de tous les réseaux qui peuvent profiter d'eux ?", interroge Anne Gautier, du Réseau éducation sans frontières (RESF). "Ce n'est pas possible !"
En fin de matinée, l'archevêque de Marseille, Mgr Pontier, est venu leur apporter son soutien et leur dire qu'ils seraient hébergés dans l'église toutes les nuits jusqu'à la fin de la semaine.
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