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Oradour-sur-Glane accueille le président allemand pour l'Histoire

Les présidents français et allemand sont mercredi après-midi à Oradour-sur-Glane, près de 70 ans après le massacre de 642 habitants par la division SS "Das Reich". François Hollande sera accompagné de Joachim Gauck qui signera la première visite d'un dirigeant allemand sur le site de ce village martyr. 
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Baptiste Schweitzer Radio France)

C'est une visite importante. Un nouveau signe de
réconciliation historique entre la France et l'Allemagne qui évoque la poignée
de main de François Mitterrand et Helmut Kohl en 1984 à Douaumont près de
Verdun. Ce mercredi François Hollande visite le village martyr
d'Oradour-sur-Glane, où 642 personnes furent tuées le 10 juin 1944 par les
soldats SS de la division "Das Reich".

François Hollande est accompagné par le président allemand
Joachim Gauck. C'est la première visite d'un dirigeant allemand sur ce site de
la Haute-Vienne. Les deux hommes arpenteront les ruines d'Oradour où la
population – hommes, femmes, enfants – fut méthodiquement assassinée. Seules
six personnes survivront au massacre.

"Longtemps habité par la haine"

Joachim Gauck est d'ailleurs accompagné par deux d'entre
eux, sur trois encore en vie. Jean-Marcel Darthout et Robert Hébras. Ce
dernier, âgé de 88 ans juge cette visite "extrêmement importante" ,
lui qui reconnaît d'ailleurs avoir "longtemps été habité par la haine et
la vengeance"
.   

La
semaine dernière, François Hollande avait rappelé le puissant symbole de la
venue de Joachim Gauck à Oradour "pour porter le message, le seul qui vaille : ne rien oublier
et être capable, en même temps, de construire l'avenir ensemble. Ce sera une
nouvelle démonstration de ce qu'est la force de cette amitié".
Cette visite, selon Paris,
doit représenter une sorte de "clôture de l'année franco-allemande"
marquant le cinquantenaire du traité de l'Élysée.  

La gratitude du président allemand

Côté allemand, on
souligne que – pendant longtemps – les proches des martyrs ont refusé
d'accepter la présence d'hommes politiques allemands à une commémoration à Oradour, "c'est
un grand geste qu'ils acceptent désormais une visite"
rappelle la
présidence allemande qui insiste sur la gratitude de Joachim Gauck "d'avoir
la possibilité à Oradour de parler avec des survivants et des parents de
victimes assassinées".

Par ailleurs, le volet
judiciaire du massacre d'Oradour n'est toujours pas refermé. La justice
allemande a ouvert en octobre dernier une nouvelle procédure judiciaire sur
cette tuerie
. Elle vise six octogénaires et devrait être close en 2014. 

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