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Pacte vert européen : le départ prématuré de son maître d'œuvre signe-t-il son enterrement ?

L'emblématique architecte du Pacte vert, Frans Timmermans, quitte son mandat pour des enjeux personnels. Le gouvernement néerlandais propose un remplaçant, observé à la loupe par les associations, en raison de son passé chez le pétrolier Shell. Le Parlement européen va se prononcer lundi 2 octobre au soir sur cette candidature.
Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Wopke Hoekstra, candidat au au poste de Commissaire européen chargé du climat, le 7 juillet 2023. (PHIL NIJHUIS / ANP)

Le Pacte vert européen, cet ensemble de textes très ambitieux pour la planète, est-il en danger ? Le Parlement européen doit se prononcer sur la nomination d'un nouveau "Monsieur Climat", alors que la Commission avait annoncé mardi 22 août la démission du maître d'œuvre de ce projet, Frans Timmermans. Il met fin à son mandat pour mener une liste sociale-démocrate-verte pour les élections législatives aux Pays-Bas en novembre.

Des ONG mobilisées depuis des semaines

L'ex-diplomate s'en va, alors qu'en Europe, et en particulier à droite, beaucoup appellent à un coup de frein aux mesures environnementales, pour protéger les ménages et les entreprises. C’est dans ce contexte que le Parlement européen doit valider la candidature de son remplaçant, le Néerlandais Wopke Hoekstra, au poste de Commissaire européen chargé du climat. Son audition devant les eurodéputés, réunis à Strasbourg en fin de journée, s’annonce tendue en raison notamment de son passé chez le géant pétrolier Shell.

"Nommer un ex-cadre de Shell, c’est enterrer le Pacte vert", dénoncent de nombreuses d’ONG environnementales mobilisées depuis des semaines contre cette nomination. Une pétition a rassemblé plus de 100 000 signatures et, la semaine dernière, l’association Rise For Climate organisait un simulacre d’enterrement devant la Commission, avec cercueil, musique mortuaire et dépôt de gerbe. Larry Moffet, un organisateur, déplore : "C’est irresponsable, c'est purement électoraliste de la part du gouvernement des Pays-Bas."

"Si Ursula von der Leyen veut sauver son Pacte vert, il faudrait qu'elle réfléchisse deux fois avant d’accepter cette nomination."

Larry Moffet

à franceinfo

Un fin négociateur mais de droite

Mais pour la présidente de la Commission européenne, l’expérience gouvernementale de Wopke Hoesktra est un atout : il a été ministre des Affaires étrangères aux Pays-Bas mais aussi des Finances, c'est un CV jugé très utile comme futur négociateur de l’UE à la COP et alors que le financement de la transition écologique est un sujet crucial.

Mais son engagement politique à droite est aussi source d’inquiétude au Parlement. Lors de son audition, "il faudra qu’il donne des gages très concrets de son adhésion à notre agenda écologique", souligne une source interne. Dans un communiqué, les Verts européens appellent le futur commissaire à faire en sorte que le Pacte vert franchisse bien la ligne d'arrivée. Il ne reste que huit mois avant la prochaine mandature et une quarantaine de textes législatifs à boucler.

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