Pologne : Beata Szydlo, future Premier ministre ultraconservatrice et méconnue
52 ans, les cheveux courts et l'air sérieuse et discrète. Beata Szydlo a des faux-airs d'Angela Merkel, mais la ressemblance s'arrête là. Celle qui s'apprête à devenir le Premier ministre polonais n'est pas le leader de son parti. C'est bien Jaroslaw Kaczyński, ancien Premier ministre, co-fondateur et chef du parti Droit et Justice (Pis), qui a choisi et guidé jusque-là cette politicienne peu connue. "Nous n'aurions pas eu ce succès magnifique sans les décisions prises par Jaroslaw Kaczynski ", a-t-elle d'ailleurs déclaré dès les premières estimations montrant la victoire du PiS.
Les résultats définitifs sont tombés en fin de soirée lundi. Les conservateurs catholiques du parti eurosceptique polonais Droit et Justice (PiS) ont remporté les législatives de dimanche en obtenant 37,58% des suffrages, a annoncé la commission électorale. La Plate-forme civique (PO, droite libérale), au pouvoir depuis huit ans, n'obtient que 24,1% des voix.
Stratégie politique et tradition
Beata Szydlo, député et vice-présidente du PiS, a d'abord été aux côtés d'Andrzej Duda pour son élection en tant que président de la République en mai dernier. A l'époque personne n'aurait pensé à elle comme candidate au poste de Premier ministre. Mais cinq mois plus tard, après avoir mené sa propre campagne, sillonné la Pologne en bus à l'écoute des déçus et dénoncé systématiquement l'attitude des libéraux au pouvoir, la voilà en passe de prendre les rênes du gouvernement.
Fille de mineur, elle est issue d'une famille catholique et l'un de ses fils est séminariste. Elle a donc rassuré l'électorat traditionnel en défendant les positions conservatrices de l'Eglise. Elle est notamment contre l'avortement et la fécondation in-vitro.
Une campagne contre l'accueil de migrants et les relations Est-Ouest
Pendant sa campagne, la future Premier ministre, qui était pourtant une modérée du PiS au Parlement, s'est opposée en bloc à l'accueil de réfugiés d'Afrique du nord et du Moyen-Orient en Pologne. Elle vante plutôt les avantages d'une aide financière et matérielle directe destinée aux pays où attendent les réfugiés potentiels. Dans ses discours, elle accuse les pays d'Europe de l'Ouest de vouloir déplacer leur propre responsabilité. Des déclarations qui augurent des relations tendues entre la Pologne et l'UE.
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