Prague : ce que l'on sait de la tuerie qui a fait 13 morts dans une université de la capitale tchèque
C'est la plus grande tuerie de masse qu'a connue la République tchèque depuis que le pays est devenu un Etat indépendant en 1993. Treize personnes ont été tuées et 25 autres ont été blessés, jeudi 21 décembre, dans la prestigieuse université Charles de Prague. Le suspect, un homme âgé de 24 ans, s'est suicidé sur le lieu de l'attaque. La piste du "terrorisme international" a été écartée, selon le ministre de l'Intérieur, Vit Rakusan. Franceinfo revient sur ce drame qui a endeuillé la capitale tchèque.
Un bilan très lourd
Les faits se sont déroulés en plein centre historique de Prague et ont provoqué une intervention massive de la police lourdement armée, des évacuations et des avertissements invitant la population à rester à l'intérieur. La fusillade a éclaté à la faculté des arts, située à proximité de sites touristiques majeurs tels que le pont Charles, datant du XIVe siècle. A 14h59, "nous avons reçu les premières informations sur la fusillade", a expliqué le chef de la police, Martin Vondrasek, lors d'une conférence de presse. Une unité d'intervention est arrivée sur les lieux dans les 12 minutes qui ont suivi, a-t-il ajouté.
La police a d'abord fouillé le bâtiment de la faculté des arts où le tireur devait assister à un cours, mais ce dernier s'est rendu dans un autre bâtiment, situé à proximité, et les policiers ne l'ont pas interpellé à temps. Il a été retrouvé mort sur place à 15h20, selon le chef de la police. La police a déclaré vendredi matin qu'il s'était suicidé.
Dans un nouveau bilan communiqué vendredi, le ministre de l'Intérieur a revu le bilan de la fusillade à la baisse, faisant part de 13 victimes. Dans un premier temps, les autorités avaient d'abord mentionné "plus de 15 morts", puis ont évoqué 14 morts quelques heures plus tard, sans préciser si ce bilan incluait ou non le tireur. Le chef de la police a par ailleurs fait état jeudi soir de 25 personnes blessées, "dont dix grièvement".
Un suspect déjà recherché
Selon les premiers éléments de l'enquête, le suspect est un homme, âgé de 24 ans, qui étudiait à l'université Charles de Prague. La police a commencé à le rechercher avant même la fusillade, après que son père a été retrouvé mort en milieu de journée dans le village de Hostoun, à l'ouest de la capitale, a expliqué Martin Vondrasek devant la presse. Le jeune homme "est parti pour Prague en disant qu'il voulait se suicider", a expliqué le responsable policier à la presse.
Selon les premiers éléments de l'enquête, relayés par des médias tchèques comme Blesk, il était propriétaire de plusieurs armes à feu. "C'était un garçon tranquille, un introverti. Il ne nous parlait pas beaucoup", d'après une étudiante citée par Radio Prague International. Une ancienne camarade, qui l'avait connu quelques années auparavant au lycée, évoque pour sa part un jeune homme "très discret, qui ne parlait pas à grand monde".
La piste terroriste écartée
"Rien n'indique que ce crime soit lié au terrorisme international", a déclaré le ministre tchèque de l'Intérieur, Vit Rakusan, à la presse. Citant une enquête menée sur des médias sociaux, Martin Vondrasek a déclaré que le tireur s'était inspiré d'un "cas similaire qui s'était produit en Russie cet automne", sans entrer dans les détails. "Pour l'instant, rien ne permet de penser qu'il y ait un autre danger imminent", a-t-il souligné.
Un jour de deuil national décrété
Le président tchèque s'est dit "choqué par ces événements" : "Je voudrais exprimer mon profond regret et mes sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes de la fusillade", a déclaré Petr Pavel, qui achève jeudi une visite de deux jours à Paris, sur X. Une journée de deuil national se tiendra samedi, a pour sa part annoncé le Premier ministre, Petr Fiala, sur X.
La cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen a aussitôt adressé aux Tchèques un message de compassion. "Nous nous tenons à vos côtés et pleurons avec vous", a-t-elle écrit dans son message sur X. Le président français, Emmanuel Macron, a aussi exprimé sa "solidarité" avec le peuple tchèque.
De nombreux autres dirigeants européens, comme le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ont aussi fait part de leur émotion. "Mon cœur va à ceux qui ont perdu la vie dans la fusillade insensée à Prague, aux blessés et au peuple tchèque", a réagi sur X le président américain Joe Biden, qui se dit "prêt à offrir un soutien supplémentaire si nécessaire".
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