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Questions-réponses à la télé russe : les quatre punchlines de Vladimir Poutine

Le président russe a répondu aux questions des journalistes pendant près de quatre heures, jeudi. Politique intérieure, économie, géopolitique… Voici ses principales déclarations chocs.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Temps de lecture : 4min
Le président russe, Vladimir Poutine, lors d'une interview à la télévision, le 16 avril 2015. (RIA NOVOSTI / REUTERS)

Politique intérieure, économie, sécurité... Le président russe, Vladimir Poutine, a répondu aux journalistes, jeudi 16 avril, lors de son émission annuelle de questions-réponses à la télévision russe. Alors que la Russie connaît une crise économique très grave et s'est isolée sur la scène internationale, Vladimir Poutine a tenté de justifier ses choix et rassurer ses compatriotes. Voici ses principales déclarations. 

Sur les Mistral : "Les Français nous rendront notre argent"

Le dossier traîne depuis des mois, mais il ne semble pas angoisser le président russe. Vladimir Poutine a assuré que la Russie n'imposerait pas de pénalités à la France après la non livraison par Paris de deux Mistral. Ce refus constitue "un mauvais signe" mais il est "sans importance", selon lui. La vente avait été conclue "avant tout pour soutenir" les chantiers navals français, croit-il savoir.

"Nous n'avons pas l'intention de demander de pénalités ou d'amendes (...) mais il est nécessaire que tous les coûts que nous avons supportés soient couverts, précise le chef d'Etat russe. Je suppose que la direction française actuelle et les Français en général sont de bonnes personnes et qu'ils nous rendront notre argent."

Sur la crise économique : "Nous avons passé le pic des problèmes"

Vladimir Poutine s'est avant tout efforcé de rassurer les Russes, durement frappés par la récession économique. S'il a reconnu les difficultés rencontrées par la population en raison de l'inflation galopante, il a surtout insisté sur la résistance du pays. "Les experts voient que nous avons passé le pic des problèmes en termes de remboursement des crédits extérieurs par les banques et par les entreprises du secteur réel, a-t-il martelé. Il n'y a pas eu de catastrophe."

Le président russe, qui avait prédit en décembre une sortie de crise au bout de deux ans, a estimé que celle-ci aurait lieu "peut-être plus rapidement". Sur les sanctions européennes, il a prévenu : "Il est peu probable qu'on puisse attendre une levée des sanctions, parce qu'il s'agit d'une question politique", qui vise à "contenir le développement" de la Russie.

Sur l'Ukraine : "Il n'y a pas de troupes russes en Ukraine"

Interrogé sur la crise ukrainienne, le chef de l'Etat a démenti une nouvelle fois la présence de troupes russes en Ukraine, malgré les accusations de Kiev, des Occidentaux et de l'Otan : "Les troupes russes ne combattent pas en Ukraine. (...) Notre but n'est pas de reconstruire un empire", a-t-il affirmé, tout en confessant ne "faire aucune différence entre Russes et Ukrainiens. (...) Ils sont fondamentalement la même nation."

A demi-mot, le président a reconnu l'isolement de son pays. Citant le tsar Alexandre III, il a affirmé : "La Russie n'a que deux alliées : son armée et sa flotte militaire." "Nous ne considérons aucun pays comme notre ennemi. Et nous ne conseillons à personne de nous considérer comme son ennemi", a-t-il lancé.

Sur l'URSS : imposer le soviétisme "par la force" en Europe de l'Est n'était pas "une bonne chose"

Accusé par certains en Europe d'entretenir l'ambiguïté sur son rapport à l'histoire soviétique, Vladimir Poutine a reconnu qu'imposer "par la force" le modèle socialiste dans les pays d'Europe de l'Est au lendemain de la seconde guerre mondiale n'avait pas été "une bonne chose".

Les déclarations du président russe interviennent à l'approche du 70e anniversaire de la victoire de l'URSS contre l'Allemagne nazie. Moscou prévoit des célébrations en grande pompe pour l'anniversaire du 9 mai 1945, mais la plupart des dirigeants occidentaux les bouderont en raison du conflit en Ukraine. 

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