Réfugiés en Méditerranée : Amnesty demande une vraie concertation européenne
Ce sont des chiffres qui glacent toujours autant : depuis le début de l'année, plus de 3.000 migrants sont morts en voulant traverser la Méditerranée, pointait hier l'Organisation internationale pour les migrations ; moins précis, Amnesty international avance le chiffre de 2.500 noyés - et de nombreux corps qui ne seront jamais retrouvés...
Ces chiffres sont à mettre en rapport avec les quelque 130.000 migrants qui, eux, ont été secourus en mer. Quasiment tous par la marine italienne. Celle-ci a lancé en octobre 2013 l'opération "Mare Nostrum", qui a donc repêché 118.000 migrants, essentiellement en provenance de Libye. Le problème, c'est que cette opération est inscrite dans le temps : elle doit se terminer à la fin de cette année. Pour des raisons budgétaires.
Réformer le "Règlement Dublin"
D'où l'appel d'Amnesty international à élargir ces secours en mer. "L'Europe ne peut pas rester indifférente", écrit l'ONG dans son rapport "Vies à la dérive". Amnesty demande "un nombre accru de navires de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale, munis d'un mandat clair de sauvetage de vies humaines en haute mer et des ressources nécessaires à cet effet" . Et de suggérer que Frontex, l'agence des frontières européennes, pourrait coordonner les efforts.
L'autre problème, pointé du doigt par Amnesty, c'est le droit d'asile actuel. Selon le Règlement Dublin de l'UE, c'est le pays dans lequel les réfugiés arrivent qui est responsable du traitement des demandes. Voilà pourquoi l'Italie se retrouve seule à tout gérer... Voilà sans doute pourquoi Malte, qui est aussi en première ligne, ne prend pas ses responsabilités : seules 565 personnes ont été secourues par la marine maltaise.
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