Russie : il peint Poutine en sous-vêtements féminins et fuit son pays pour la France
Le tableau de Konstantin Altounine, un opposant au président russe, a été saisi au musée de Saint-Pétersbourg, où il était exposé. L'institution a été fermée.
Où en est la liberté d'expression en Russie ? Le peintre russe Konstantin Altounine a pu constater qu'elle restait fragile. Il a choisi, mardi 27 août, de quitter son pays pour la France. Une décision prise après un scandale provoqué par l'un de ses tableaux montrant le président russe, Vladimir Poutine, et son Premier ministre, Dmitri Medvedev, en sous-vêtements féminins. L'œuvre en question a été saisie mardi, avec trois autres tableaux, et le petit musée privé de Saint-Pétersbourg, où ils étaient exposés, a été fermé.
L'auteur des toiles a fui la Russie mardi soir et se trouve désormais en France, a indiqué Alexandre Donskoï, fondateur de l'établissement inauguré à la mi-août. Cet opposant à Vladimir Poutine, qui avait été poursuivi et emprisonné après avoir fait état de ses ambitions présidentielles à l'élection de 2008, ajoute que les policiers sont venus au musée armés de kalachnikov.
Sous le coup de la loi qui interdit la propagande homo ?
Ils sont intervenus après avoir été alertés "par un citoyen qui a estimé que les tableaux exposés étaient en infraction avec la législation russe". "Les experts examinent actuellement" les toiles saisies, a précisé un porte-parole de la police, sans préciser quelles lois russes cette exposition aurait pu violer. La loi évoquée pourrait être celle, controversée, interdisant toute propagande homosexuelle devant des mineurs. Elle a récemment été promulguée par le président Poutine et qualifiée, en Occident, d'homophobe et de discriminatoire.
L'un des tableaux saisis, intitulé Travestis, représente Vladimir Poutine en nuisette coiffant Dmitri Medvedev qui porte, quant à lui, un soutien-gorge. Un autre montre le député Vitali Milonov, auteur de la loi controversée pénalisant la propagande homosexuelle devant des mineurs, se tenant debout devant un drapeau aux couleurs arc-en-ciel, symbole de l'homosexualité. Un troisième, qui s'intitule Le Parti communiste de l'Union soviétique dans l'Eglise orthodoxe, montre le visage du patriarche russe Kirill tatoué sur le corps d'un criminel à côté d'un autre tatouage à l'effigie de Staline.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.