Sommet des 27 : "On peut être assez sceptiques sur les réalisations concrètes" (Confrontations Europe)
Le sommet européen des 27 a pris place ce vendredi en Slovaquie pour parler sécurité, mais sans le Royaume-Uni cette fois. Selon Carole Ulmer, directrice des études au think tank "Confrontations Europe", la construction européenne est menacée aujourd'hui.
Alors que l'Europe des 27 s'est réunie à Bratislava en Slovaquie, la situation reste critique, menacée de dislocation après le Brexit. Les contours de l'Union européenne doivent être redessinés, en matière de politique, d'économie et de sécurité et de défense. Carole Ulmer, directrice des études au think tank "Confrontations Europe", était invitée de franceinfo ce vendredi.
franceinfo : Est-ce que l'esprit européen existe encore dans le contexte actuel ?
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker l'a dit lui-même, l'Union européenne traverse une crise existentielle. Nous en sommes tous responsables. Nous avons fait des erreurs, nous nous sommes heurtés à des murs. Bien souvent, les dirigeants des États ont préféré dénigrer les institutions européennes plutôt que de porter leur propre responsabilité. Nous avons parfois voulu défendre l'acquis communautaire et nous avons sous-estimé le besoin de refondre cette Union, notamment après les élargissements. On voit effectivement des tensions exacerbées entre les différents États membres. Ce que l'on peut attendre de Bratislava, c'est a minima, un diagnostic commun de ces problèmes et on peut être assez sceptique sur les réalisations concrètes que l'on peut en attendre.
Est-ce que le Brexit n'est pas le début d'un grand détricotage de l'Union européenne ?
C'est vrai que nous avons beaucoup crié au loup, en disant que c'était le sommet de la dernière chance, qu'il est difficile aujourd'hui d'entendre ce message. Pourtant, on n’a jamais été aussi proche du délitement. Nous avons des chantiers majeurs qui sont vraiment différents depuis le Brexit. Consolider la zone euro a repris une véritable ampleur dans l'agenda communautaire. Que fait-on du noyau dur notamment entre la France et l'Allemagne ? Arrive-t-on à se mettre d'accord pour relancer la zone euro ? La deuxième question qui se pose depuis le référendum britannique c'est : que faisons-nous du marché unique ?
Même si la situation est très complexe, peut-on quand même espérer trouver les clés d'une reconstruction européenne réussie ?
Les cartes sont entre nos mains pour engager cette relance. L'une des clés de cette relance à mes yeux c'est de définir des priorités réalistes en matière de sécurité commune, d'emploi et de croissance, qui sont les priorités numéro unes pour les citoyens européens aujourd'hui.
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