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Suisse : poussée spectaculaire de la droite anti-immigration aux législatives

Selon les résultats définitifs, l'UDC a obtenu près d'un tiers des sièges du Conseil national.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de l'UDC, Toni Brunner, le 18 octobre 2015 à Berne (Suisse). (FABRICE COFFRINI / AFP)

Du jamais-vu pour un parti suisse. La droite populiste, l'UDC, résolument anti-immigration et anti-Union européenne, a enregistré dimanche 18 octobre une progression spectaculaire aux élections législatives. Elle obtient près d'un tiers des sièges du Conseil national, selon les résultats définitifs.

L'Union démocratique du centre gagne 11 élus, avec au total 65 représentants sur les 200 de la chambre basse du parlement. Elle fait mieux que son meilleur score de 2007 (62 élus). Dans une projection, la télévision publique RTS estime le score en voix de l'UDC à 29,5%, son plus haut niveau historique (28,9% de 2007), jamais atteint pour un parti suisse.

"Les gens ont voté guidés par la peur"

Le décalage entre le score en voix et en députés s'explique par un système complexe de proportionnelle où les électeurs peuvent rayer des noms sur la liste des partis et panacher des candidats, et par des alliances locales entre partis. Dans la chambre sortante élue en 2011, l'UDC occupait 54 sièges. La participation au vote de dimanche a été à peine supérieure à 48%.

"Les gens ont voté guidés par la peur", selon une candidate socialiste, Rebecca Ruiz, ajoutant que le thème des réfugiés et de l'immigration, favori de l'UDC, avait été "malheureusement très dominant dans la campagne". Le parti socialiste (PS), deuxième formation du pays, perd 3 sièges avec 43 élus et l'autre parti de droite, le Parti des libéraux radicaux (PLR), obtient 3 élus de plus avec 33 représentants. Ce virage à droite se fait au détriment des petits partis du centre (moins 3 sièges) et des deux principales formations écologistes, qui perdraient au total 9 sièges.

Alors que la Suisse est pour le moment épargnée par la vague de migrants arrivant en Europe, un sondage de l'institut gfs.bern révélait que pour près d'un Suisse sur deux (48%) les questions de l'asile et de l'immigration constituent la "première priorité", loin devant les relations avec l'UE.

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