Syrie et bioéthique au menu de l'entretien entre Hollande et le pape François
Le président français et le pape se sont entretenus pendant 30 minutes au Vatican.
L'entrevue a duré un peu plus d'une demi-heure. Après sa rencontre avec le pape François au Vatican, le président François Hollande a assuré, vendredi 24 janvier à Rome, que "la France défend partout la liberté religieuse". Il a vanté la France, "patrie de la liberté de conscience, de conviction".
Il a aussi fait part du "respect du peuple français" pour le "message de paix, de solidarité et de justice" du pape. D'après François Hollande, les Français sont "impressionnés" par "la simplicité rayonnante des premiers mois de son pontificat". Francetv info vous résume ce qui s'est dit.
Protéger les chrétiens de Syrie
Selon un communiqué du Vatican qui évoque, comme c'est la coutume, les thèmes des discussions sans entrer dans le détail, "les conflits au Moyen-Orient et dans quelques régions d'Afrique" ont été abordés. Le Saint-Siège et la France souhaitent pour la solution de ces crises "le dialogue et la participation de toutes les composantes de la société, dans le respect des droits de tous, spécialement des minorités ethniques et religieuses".
Plus prolixe, le président français a annoncé devant les journalistes qu'il avait demandé au Vatican de recevoir la Coalition nationale syrienne, groupe le plus important de l'opposition à Bachar Al-Assad. "La conférence de Genève doit être tournée vers la transition, nous devons tout faire pour arrêter les combats et déployer l'aide humanitaire", a fait savoir le chef de l'Etat. De plus, il a assuré que "la France est mobilisée pour que les chrétiens d'Orient restent là où ils ont toujours vécu et ne prennent pas le chemin de l'exil en raison des combats en cours. Les chrétiens d'Orient doivent être partout soutenus et protégés."
Prôner la réconciliation en Centrafrique
Cette rencontre a aussi été l'occasion "de souligner la convergence du Vatican et de la France sur les grands sujets internationaux", notamment en Centrafrique, où "les risques d'un conflit interreligieux sont réunis". François Hollande a ajouté qu'il fallait "tout faire pour appeler au dialogue et à la réconciliation" dans ce pays.
Une blague sur l'environnement
Reprenant une phrase du pape François, qui prépare un texte sur la nature comme "bien de toute l'humanité", le président français a cité le souverain pontife : "Dieu pardonne toujours, les hommes parfois, la nature jamais quand on ne prend pas soin d'elle." "Retenons au moins la dernière partie de cette phrase", a-t-il dit dans un sourire.
L'avortement et l'euthanasie, sujets qui fâchent
Devant la presse, François Hollande s'est bien gardé de parler de l'avortement et de la fin de vie, deux sujets sensibles. Il a simplement affirmé partager avec le pape la même valeur commune, celle de "la défense de la dignité humaine".
Dans son communiqué, le Saint-Siège a pourtant bien précisé que la famille, la bioéthique et et le respect des communautés religieuses avaient été abordés. Et ce, "dans le contexte de la défense et de la promotion de la dignité de la personne humaine".
Une majorité de catholiques français sont inquiets des lois et projets du gouvernement français sur la fin de vie, l'avortement, la bioéthique. Ces derniers jours, 110 000 d'entre eux ont adressé une "supplique" au pape pour lui faire part de leur "profond malaise".
Une embrassade émouvante
Enfin, François Hollande est venu avec le père Georges Vandenbeusch, enlevé au Cameroun et retenu par Boko Haram. L'ex-otage, embrassé par le pape, était visiblement très ému.
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