En Gironde, des Hongrois payés 2,22 euros l'heure pour travailler 6 jours sur 7
Un contrôle des autorités a conduit la préfecture de Gironde a suspendre l'activité d'une société hongroise intervenant sur un chantier d'installation de panneaux photovoltaïques.
Ils travaillaient plus de 11 heures par jour, six jours sur sept, mais étaient payés 2,22 euros de l'heure, pour huit heures quotidiennes. La préfecture de Gironde a suspendu, vendredi 21 novembre, l'activité d'une société hongroise, intervenant sur un chantier d'installations de panneaux photovoltaïques à Arsac, à 20 km au nord de Bordeaux.
Deux jours auparavant, c'est un contrôle de la gendarmerie, de l'Urssaf et de l'Inspection du travail qui avait mis au jour ces pratiques. La société de chaudronnerie OLP-TECH, dont le siège est à Teresztenye, dans le nord-est de la Hongrie, employait ces 31 ouvriers, travailleurs détachés arrivés début septembre, "dans des conditions contraires au Code du travail", souligne la préfecture. Au regard du "cumul des faits et de leur gravité", l'activité d'OLP sur le chantier a été arrêtée pour trois mois, indique la préfecture. Cette dernière ajoute que le parquet a été saisi des infractions pour y donner une suite judiciaire.
"Des prix tirés vers le bas dans les appels d'offres"
"Le fait que des salariés d'autres pays, comme la Hongrie qui est dans l'Union européenne, viennent chez nous, n'est pas en soi critiquable. (...) C'est le détournement des règles. Et derrière cela, des prix tirés vers le bas dans tous les appels d'offres", martèle Michel Delpuech, préfet de la Gironde, interrogé par Sud Ouest.
En juillet, une loi a été promulguée pour faciliter la lutte contre ce type de dumping social, trois mois après un projet de directive européenne adopté par le Parlement à Strasbourg. Il donne aux Etats membres de l'Union européenne des moyens supplémentaires pour lutter contre les fraudes et le dumping social.
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