Trois raisons de s'intéresser au Forum de Davos cette année
La 44e édition de cette réunion du gotha de la politique et du monde des affaires s'ouvre ce mercredi dans la station de ski suisse.
Qui a dit que toutes les éditions du Forum économique mondial de Davos (Suisse) se ressemblaient ? D'accord, comme l'an dernier, plus de 2 500 membres du gotha planétaire de la politique et du monde des affaires se réuniront dans la très huppée station de ski. Comme l'an dernier, environ 3 000 militaires suisses seront sur le pied de guerre pour assurer leur protection.
Mais la 44e édition de l'évènement, qui s'ouvre mercredi 22 janvier, possède tout de même quelques arguments qui pourraient la démarquer des précédentes. Voici trois bonnes raisons de s'intéresser, cette année, au Forum de Davos.
Parce que c'est promis, on n'y parlera pas que de problèmes de riches
Après une édition 2013 centrée sur les moyens de tourner le dos pour de bon à la crise économique, le fondateur du Forum, Klaus Schwab, a tenu à organiser cette année l'évènement sur le thème de la "réorganisation du monde". Au menu, des discussions sur le changement climatique menées par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, mais surtout des questions diplomatiques. Il faut dire que les protagonistes des principaux dossiers internationaux seront réunis en Suisse.
Alors qu'à 350 km de Davos aura lieu la conférence de paix Genève 2, des acteurs centraux de la crise syrienne sont attendus au Forum. Sont ainsi annoncés le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le président iranien Hassan Rohani. L'opposition démocratique à Bachar Al-Assad, par la voix du président du Conseil national syrien Georges Sabra, sera également représentée. La crise en Ukraine, où les opposants pro-européens manifestent en nombre, sera aussi au programme : le Premier ministre Mykola Azarov et le dirigeant de l'opposition Vitali Klitschko seront présents à Davos.
Evidemment, on parlera aussi économie. Mais là encore, avec un regard un peu différent des précédentes éditions. Klaus Schwab et l'organisation du Forum ont en effet classé en novembre dernier (document PDF en anglais) l'accroissement des inégalités de revenus au deuxième rang des risques les plus sérieux pour la stabilité mondiale. Une petite révolution pour la fondation, dont les membres ont "longtemps cru dur comme fer que les inégalités de revenus étaient nécessaires pour récompenser le talent et inciter à l'innovation", écrit Le Monde.
Parce que c'est l'occasion pour la France de tenter de redorer son blason
Du côté du gouvernement, on compte sur le Forum pour vanter les mérites du virage social-démocrate officialisé par François Hollande lors de ses vœux à la presse. Pas moins de trois ministres se rendront ainsi à Davos pour parler des atouts économiques de la France : Laurent Fabius, Fleur Pellerin et Pierre Moscovici.
Signe que les temps changent, le ministre de l'Economie et des Finances a d'ailleurs décidé de rester trois jours en Suisse, contre une petite demi-journée l'an passé. "C'est un Forum observé par toute la planète et l'occasion de passer des messages. J'aurai une approche offensive sur notre politique économique", a-t-il expliqué au Journal du Dimanche. Cité par Le Monde, son entourage confirme : "Il va rappeler un certain nombre de vérités sur l'attractivité de la France, notamment que nous sommes la première destination des investissements américains en Europe."
Comme en 2013, François Hollande ne sera pas là pour jouer les VRP de sa politique. La faute, officiellement, à un agenda trop chargé : des visites d'Etat aux Pays-Bas et au Vatican sont organisées dans la même semaine. Selon La Tribune, il se murmure que le président de la République attend l'année prochaine pour se rendre en Suisse : la France sera, cette année-là, organisatrice de la Conférence sur le climat, lors de laquelle un accord ambitieux est attendu.
Parce qu'il y aura des invités cools
Certes, le Forum de Davos a encore des progrès à faire en matière de diversité : les femmes ne représentent que 15% des 2 500 invités, et l'Europe et les Etats-Unis, qui ne pèsent "que" 10,4% et 5% de la population mondiale, sont les plus représentés dans la station suisse. Les moins de 30 ans, eux, pourraient presque partager le même dortoir : ils ne seront que 39.
Mais ne vous laissez pas refroidir par cela : des figures du web, comme la célèbre PDG de Yahoo!, Marissa Mayer, ou le jeune fondateur du site Code Academy, Zach Sims, viendront apporter une touche de cool à la faune davosienne. Et comme d'habitude, quelques célébrités doivent faire le déplacement. Cette année, on attend Bono, le chanteur de U2, la romancière canadienne Margaret Atwood et le comédien américain Matt Damon. Pas mal.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.