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Ukraine : ce que l'on sait des heurts qui ont fait un mort et 90 blessés devant le Parlement de Kiev

L'Union européenne juge lundi la situation "préoccupante".

Article rédigé par franceinfo
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Certains manifestants brandissent le drapeau du parti d'extrême droite Svoboda devant le Parlement de Kiev, en Ukraine, où ont lieu des heurts, le 31 août 2015. (STRINGER / RIA NOVOSTI / AFP)

Des heurts ont fait une centaine de blessés et un mort lundi 31 août devant le Parlement de Kiev, en Ukraine. Le ministère de l'Intérieur a accusé des membres du parti d'extrême droite Svoboda d'être à l'origine de ces violences. Celles-ci ont éclaté après le vote des députés accordant davantage d'autonomie aux "Républiques populaires" séparatistes pro-russes de Donetsk et de Lougansk. 

C'est la première fois depuis le soulèvement pro-européen de Maïdan début 2014 que la capitale ukrainienne est le théâtre de telles violences. Francetv info fait le point sur ces altercations.

Que s'est-il passé ?

Les heurts ont opposé les forces de l'ordre et des manifestants, dont des membres du parti nationaliste et antirusse Svoboda. Ils ont éclaté après l'adoption de la loi accordant davantage d'autonomie aux régions séparatistes.

Un engin explosif lancé depuis la foule est tombé devant l'entrée principale du bâtiment, faisant de nombreux blessés, essentiellement des membres de forces de l'ordre, mais aussi plusieurs journalistes, a constaté un journaliste de l'AFP. Un membre de la Garde nationale a succombé à un éclat dans le cœur, selon Natalia Stativko, la porte-parole du ministre de l'Intérieur.  

Jusqu'à 100 personnes ont été blessées, dont plusieurs gravement, a annoncé la police de Kiev. Dans un bilan séparé, les autorités municipales ont indiqué que les secours avaient identifié 56 blessés, soit 54 policiers et deux journalistes.

Qui est à l'origine des heurts ?

Le ministère de l'Intérieur a pointé la responsabilité de Svoboda. Dans la matinée de lundi, de nombreux nationalistes et militants de ce parti figuraient en effet parmi les centaines de manifestants qui ont commencé à jeter des grenades fumigènes sur la police qui défendait le Parlement. 

Ce mouvement, qui ne siège plus au Parlement, est un parti d'extrême droite dont le leader, Oleg Tyagnibok, s'est fréquemment illustré pour ses excès verbaux contre les Russes ou les juifs. Ce parti est furieux que les députés accordent une plus grande autonomie à ses ennemis jurés des territoires de l'Est séparatiste.

Quelles sont les réactions ?

Dans la soirée, le président ukrainien, Petro Porochenko, a pris la parole pour dénoncer un "coup dans le dos" de l'Ukraine et a promis de punir les responsables des violences. "C'était une action antiukrainienne" dont les organisateurs "devront être sévèrement châtiés", a-t-il déclaré, dans une claire allusion à Svoboda. Ses membres avaient déjà été qualifiés de "bandits" et accusés d'être à l'origine des violences par le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov.

L'Union européenne, elle, juge la situation "très préoccupante". Elle avait exigé de Kiev ce vote sur l'autonomie des régions séparatistes pour apaiser le conflit armé ayant fait plus de 6 800 morts en seize mois. Un vote contesté par les manifestants à l'origine des troubles.

"Ce processus ne doit pas être mis en danger par la violence. Les incidents d'aujourd'hui sont très préoccupants", a souligné la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué. La Russie, enfin, s'est dit "naturellement préoccupée" face à des violences qu'elle juge "inacceptables".

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