Ukraine : la police blesse plusieurs manifestants pro-européens
En Ukraine, la police anti-émeute a dispersé tôt ce samedi dans le
centre de Kiev des centaines de manifestants pro-européens qui s'étaient
rassemblés la veille au soir place de l'Indépendance.
Selon des témoins, la police est intervenue contre les
manifestants qui protestaient contre la décision du président Viktor
Ianoukovitch de ne pas signer l'accord d'association et de libre échange qui
était en négociation depuis des mois avec l'Union européenne.
Grenades assourdissantes et matraques
Les policiers ont tiré tout d'abord des grenades assourdissantes puis
ils sont intervenus à coups de matraques pour les chasser des lieux,
poursuivant certains manifestants dans les rues.
En 2004, neuf ans plus tôt, cette même place de l'Indépendance
avait connu de grandes manifestations de la "révolution orange"
contre la fraude électorale.
Caméraman blessé
La veille au soir, au moins quatre personnes ont
été passées à tabac par des policiers, dont un caméraman et un photographe de
Reuters qui a été frappé à la tête, a eu le visage en sang. Ces dix mille
manifestants pro-européens rassemblés vendredi sur la place de l'Indépendance accusaient
le président Ianoukovitch d'avoir "détruit leur rêve " d'un
rapprochement avec l'Union européenne.
Bruxelles et Washington condamnent
Quelques heures plus tard, Bruxelles a "condamné fermement " les violences policières de la journée. "Nous appelons l'Ukraine, y compris en tant que présidente en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à respecter pleinement ses engagements concernant la liberté d'expression et de réunion ", lancent les commissaires européens Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, et Stefan Füle, commissaire à l'Elargissement.
Réaction également de Washington ce samedi. "Les Etats-Unis condamnent la violence des autorités gouvernementales contre des manifestants pacifiques à Kiev aujourd'hui ", affirme dans un communiqué la porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki. "La violence et l'intimidation ne devraient avoir aucune place dans l'Ukraine d'aujourd'hui ".
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