Moldavie : le "oui" et le "non" au coude-à-coude dans un référendum sur l'Union européenne, selon les résultats provisoires

Après dépouillement de plus de 98% des bulletins, les partisans de l'inscription dans la Constitution de l'objectif d'entrer dans l'UE ont une infime avance, avec 50,08% des suffrages.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La présidente moldave Maia Sandu lors d'une conférence de presse au siège de sa campagne, à Chisinau (Moldavie), le 21 octobre 2024. (DANIEL MIHAILESCU / AFP)

Un résultat plein d'incertitudes. Le dépouillement se poursuit, lundi 21 octobre, au lendemain d'un référendum en Moldavie, capital pour la candidature du pays à l'entrée dans l'Union européenne. Des résultats partiels sur plus 98% donnent le "oui" à l'inscription de l'objectif européen dans la Constitution vainqueur d'un cheveu (50,08%), alors que le "non" a fait la course en tête pendant une large partie du dépouillement.

Quelle que soit l'issue, ce résultat extrêmement serré est un camouflet pour la présidente pro-européenne Maia Sandu, qui joue parallèlement sa réélection dans une élection présidentielle dont le premier tour avait aussi lieu dimanche. Ces scrutins sont assombris par des accusations d'ingérence russe, "catégoriquement" rejetées par le Kremlin.

Le "non" au référendum a gardé une nette avance pendant plusieurs heures après la fermeture des bureaux, mais le décompte des bulletins des Moldaves de l'étranger a permis de renverser in extremis la tendance.

Dans sa première réaction officielle, dans la nuit de dimanche à lundi, la présidente moldave a dénoncé "une attaque sans précédent contre la démocratie" et promis de "ne pas plier". "Des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux, ont attaqué notre pays à coups de dizaines de millions d'euros, de mensonges et de propagande" pour "piéger notre pays dans l'incertitude et l'instabilité", a déclaré Maia Sandu à la presse, le visage grave. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a exigé des "preuves" concernant les "graves accusations" de la présidente pro-européenne, avant de dénoncer des "anomalies" dans le décompte des voix au référendum. 

La présidente en tête du premier tour

Parallèlement, la candidate de 52 ans est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec près de 42% des voix. Au second tour, le 3 novembre, elle affrontera Alexandr Stoianoglo, ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses, qui fait mieux que prévu avec environ 26% des suffrages.

Maia Sandu, qui a tourné le dos à Moscou après l'invasion de l'Ukraine voisine et a porté à Bruxelles la candidature de son pays, avait convoqué le référendum constitutionnel pour valider sa stratégie et déterminer le "destin" de cette ex-république soviétique de 2,6 millions d'habitants.

Mais son pari a tourné court. Car même si le "oui" l'emporte finalement de justesse, ce résultat, sans remettre en cause les négociations d'adhésion avec les Vingt-Sept, "affaiblit en quelque sorte l'image pro-européenne de la population et le leadership de Maia Sandu", commente le politologue français Florent Parmentier, spécialiste de la région, auprès de l'AFP.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.