Super-profits : la gauche s'agace parce qu'Emmanuel Macron préfère une "contribution" à une taxe
Après un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz, lundi 5 septembre, le président de la République a expliqué qu'il soutenait un mécanisme européen non fiscal pour récupérer une partie des bénéfices des producteurs d'électricité.
À son tour de prendre position sur la taxation des super-profits. Sans utiliser le mot taxe, Emmanuel Macron défend l'idée d'un "mécanisme de contribution européenne" des entreprises de l'énergie pour permettre aux États de "financer leurs mesures nationales ciblées". Le terme de "contribution" fait tiquer ceux qui, à gauche, réclament cette taxe.
"Je ne sais pas ce que, au-delà des mots, le président a comme intention réelle", s'interroge Boris Vallaud. Le patron du Parti socialiste à l'Assemblée nationale pousse l'idée d'un référendum d'initiative partagée sur la taxation des super-profits. Selon lui, le président de la République tente de gagner du temps. "C'est une demande des autorités européennes, de la Commission, du Parlement, du Secrétaire général des Nations unies", énumère le socialiste.
Maintenant, il n'est plus temps de tergiverser, il faut passer à l'acte
Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationaleà franceinfo
L'opposition maintient la pression. La France insoumise a publié une pétition en ligne pour taxer les super-profits des multinationales. Elle enregistre, le 6 septembre au matin, plus de 83.000 signatures. De plus, la commission des finances de l'Assemblée nationale, présidée par l'insoumis Eric Coquerel, lance une mission flash sur la taxation des super-profits. David Amiel (LREM) et Manuel Bompard (LFI) sont co-rapporteurs. Pour le député insoumis, Emmanuel Macron essaie de contourner le débat.
Le chef de l'État "est cantonné uniquement au secteur de l'énergie et, surtout, il propose quelque chose d'extrêmement complexe au niveau européen", fustige Manuel Bompard. "On est parti pour avoir éventuellement une contribution au moment où il n'y aura peut-être plus de super-profits." L'Insoumis et ses alliés utilisent l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni comme exemples. Des pays qui ont le courage de taxer ce qu'ils estiment être des "profiteurs de crise".
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