Union européenne : la France et l'Allemagne s'opposent sur la nécessité de revenir à la rigueur budgétaire
Le pacte de stabilité limite les déficits publics à 3% et la dette à 60% du PIB. Pour éviter un effondrement économique durant la crise économique provoquée par le Covid-19, l'Union européenne l'avait mis de côté temporairement.
C'est un sujet sur lequel le coupe franco-allemand n'est pas d'accord. Alors que la France a fait de l'avènement d'un "nouveau modèle de croissance" l'un des sujets prioritaires de sa présidence du conseil de l'Union européenne, le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a estimé qu'il fallait revoir les règles du pacte de stabilité, qui contraint les dépenses des Vingt-Sept.
"Il faut un pacte, il faut des règles communes, mais ce doit être un pacte d'abord de croissance", a-t-il déclaré, lundi 17 janvier. "La croissance vient avant la stabilité", a-t-il martelé, après avoir jugé "obsolète" la règle limitant la dette publique dans une interview à des médias européens publiée dimanche soir.
Des règles temporairement mises de côté avec le Covid-19
Le pacte de stabilité limite les déficits publics à 3% et la dette à 60% du Produit intérieur brut (PIB). Pour éviter un effondrement économique durant la crise économique provoquée par le Covid-19, l'Union européenne l'avait mis de côté temporairement. Avec le retour de la croissance, se pose la question de sa remise en place.
La Commission européenne a lancé en octobre une consultation publique sur l'évolution du pacte de stabilité. Les pays du Sud, comme l'Espagne, l'Italie, la Grèce ou le Portugal, dont la dette s'est envolée pendant la crise, réclament plus de souplesse. Ils redoutent qu'un strict retour au pacte de stabilité entraîne une réduction brutale de l'investissement public, au risque de replonger l'Europe toute entière dans la récession. Comme ce fut le cas après la crise financière de 2008.
De son côté, le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, estime que le pacte "a prouvé sa flexibilité pendant la crise. Mais maintenant il est temps de reconstruire des marges de manœuvre budgétaires, c'est pourquoi je défends fortement une réduction de la dette souveraine."
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