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François Hollande se place en défenseur des droits de l'Homme à Kinshasa

Au lendemain de son discours à Dakar appelant à la fin de la Françafrique, François Hollande a érigé samedi la démocratie et les droits de l'Homme au rang de "priorités" lors du 14e Sommet de la Francophonie à Kinshasa. Un discours tenu après un entretien "franc et direct" avec le très controversé Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo.
Article rédigé par Mélanie Potet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Sipa)

Rencontre sous tension à Kinshasa pour François Hollande après avoir été chaleureusement accueilli au Sénégal vendredi. Suite à un bref entretien avec le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, le président français s'est fait l'avocat de la démocratie et des droits de l'Homme lors de son discours pour l'ouverture du 14e sommet de la Francophonie. 

Mettre le français au service du monde 

Priorités pour le président français : "La démocratie, les droits de l'Homme, le respect de
la liberté d'expression, et l'affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir
ses dirigeants".
Des valeurs qui doivent, pour François Hollande, être portées par la Francophonie. Une de ses premières ambitions serait notamment de "mettre une langue, le français, au service du monde et de la liberté", estimant que "parler le français, c'est aussi parler les droits de l'Homme".

La Francophonie doit également "multiplier les échanges" entre étudiants, chercheurs, artistes et créateurs
au sein de l'espace francophone, œuvrer en faveur de l'environnement et "contribuer
au règlement des crises"
. Le chef de l'Etat s'est également dit "favorable" à un élargissement du mandat de la mission de l'ONU en RDC si "nécessaire", rappelant que les frontières du pays demeurent "intangibles" .

Les membres de l'opposition soutenus

Le chef de l'Etat a rencontré les représentants de différentes ONG présentes en RDC. L'entretien a principalement porté sur la situation des libertés en RDC, la précarité des défenseurs des droits de l'Homme, la liberté des médias et la situation des femmes.

François Hollande s'est ensuite tourné vers les membres de l'opposition de Joseph Kabila, dont le régime est sous le feu des critiques. Porteur d'un message de défense des droits de l'Homme, il leur a adressé son soutien. Le président français leur a assuré que notre pays a conscience de "la précarité de leur situation" et mesure parfaitement "la difficulté de leur action" . Auparavant, ce dernier s'était entretenu avec son homologue congolais pendant une trentaine de minutes.

La France "ne relâchera pas la pression"

Poignée de main brève et froide ont introduit cet entretien, donnant le ton de la rencontre : franche et directe. En début de semaine, le président français avait qualifié "d'insoutenable" la situation des libertés dans ce pays, entâché par des élections frauduleuses en 2011 qui avaient reconduit Joesph Kabila, hôte du sommet, à la tête de RDC.

Des propos qui avaient suscité l'hostilité de la part des autorités congolaises. Durant 35 minutes, les deux hommes ont alors peu échangé. François Hollande a notamment évoqué le procès des assassins du militant des droits de
l'Homme Floribert Chebeya, en juin 2010, assurant que "la France ne relâchera pas la pression pour
que le procès se tienne et que les auteurs soient jugés et punis"
. Tandis que Joseph Kabila, lui s'est contenté de donner des arguments plus ou moins concrets pour montrer que la situation en RDC évoluait. 

Seules les élections locales qui se tiendront en 2014 en RDC permettront de confirmer une évolution, ou non. 

 

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